Profitant de l'environnement démocratique intervenu, en Tunisie, la Cour des comptes cherche à mieux se positionner sur l'échiquier national en vue de devenir le gardien vigilant de la bonne gestion des biens de l'Etat et des finances publiques. Pour atteindre cet objectif, cette institution compte sur le renforcement de sa coopération avec les partenaires nationaux et internationaux. Un programme de coopération a été engagé, dans ce cadre, avec son homologue hollandaise, la Cour d'audit des Pays Bas. Un point de presse a été tenu, mardi 13 décembre, à Tunis, pour présenter ce programme de coopération, entré, dernièrement, dans sa seconde phase. Sa conclusion remonte à 2007. La rencontre a enregistré la présence du président de la Cour des comptes, Mr Abdelkader Zgoulli, l'ambassadrice des Pays bas en Tunisie, Mme Caroline Weijers, et le chef du projet de coopération, Mme Andréa Connell. Mr Zgoulli a indiqué que la Cour des comptes a, toujours, fait son travail selon les normes requises, mais l'ancienne direction politique du pays l'empêchait de publier et de porter à la connaissance des citoyens ses rapports annuels sur la situation de la gestion des finances publiques qui souffraient de malversations. Aussi, en 2011, après avoir acquis sa liberté de manœuvre, grâce à la Révolution, la Cour des comptes a pu publier et porter à la connaissance des citoyens ses cinq derniers rapports annuels qui ont suscité un large écho auprès de l'opinion publique. Les citoyens tunisiens ont eu l'occasion de constater l'efficacité du travail de contrôle effectué par la Cour des comptes, mais c'était, en vain, car ses suggestions n'étaient pas prises en considération, par l'ancien pouvoir politique. Dans ses rapports, la Cour des comptes enregistre les cas de mauvaise gestion, mais elle propose, en même temps, des actions pour améliorer la gestion des biens de l'Etat et des finances publiques, conformément aux exigences de la transparence et des législations en vigueur. Aussi, la Cour des comptes a entrepris des démarches en direction du nouveau pouvoir politique issu de la Révolution pour bénéficier, à l'avenir, de son indépendance dans l'accomplissement de son travail. Mais il faudra trouver les formules garantissant cette indépendance. Le programme de coopération avec la Cour d'audit néerlandaise tend, entre autres, à consolider les capacités opérationnelles de la Cour des comptes et à améliorer l'aspect relatif à la communication. Il est proposé que la Cour des comptes soit en mesure de publier ses rapports, d'office et sans attendre l'avis du Président de la République, pour le faire. D'ores et déjà, la Cour des comptes va réaliser en 2012 l'audit du financement de la campagne électorale pour l'élection de l'Assemblée nationale constituante. Elle présentera son premier rapport annuel, après la Révolution, vers le milieu de l'année 2012.