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Halte au braconnage !
Patrimoine écologique en danger
Publié dans Le Temps le 18 - 12 - 2011

Rien, absolument rien n'aurait échappé au clan Ben Ali ! Tout était bon pour l'usurpation et la corruption ! Humains comme animaux, rien n'était épargné.
Industrie, patrimoine culturel et même écologique ont été à la merci des fauteurs de troubles du président déchu. On a beau avoir dénoncé des centaines d'affaires louches et équivoques, d'autres ont été reléguées au second plan pour ne pas dire esquivées, parce qu'on les considérait comme anodines en comparaison avec les grands scandales financiers et judiciaires.
Laissée pour compte, notre faune saharienne, qui devrait faire notre fierté, souffre d'une violation outrancière de la part des Emirs du Golfe depuis une vingtaine d'années. Exactement, depuis l'arrivée de Ben Ali au pouvoir.
Pour dénoncer pareil crime, plusieurs associations ont tenu vendredi une conférence de presse au Club de Chasse et de Tirs «Abdallah Farhat » de Radès en la présence de la Société civile et des médias.
Désert divisé, faune dilapidée
Après avoir eu quelques échos de la part des collègues et des habitants du Sahara, certains membres d'associations luttant pour la préservation des animaux du désert, sont partis vérifier la véracité de l'information. Sur place, ils se sont rendu compte de la présence d'une dizaine de voitures du type 4X4 et d'une trentaine de tentes parfaitement équipées pour un campement d'une longue durée. En somme, un rituel qui a lieu depuis les années 80. Il s'agit d'éclaireurs qui préparaient le terrain aux Emirs du Golfe pour la chasse clandestine des outardes et des gazelles tunisiennes. Donc, c'est suite aux informations véhiculées que des chasseurs amateurs sont partis sur place depuis le 12 décembre. Coup de théâtre, l'armée qui devait protéger le territoire tunisien et son patrimoine des «vautours» du Sahara, préfère veiller au bien-être des campeurs…
Un bref aperçu historique nous révèle l'identité des braconniers qui ne sont autres que des Emirs venant de l'Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats. Ces derniers ont eu carte blanche depuis l'arrivée de Ben Ali au pouvoir. Ils se sont permis, avec la bénédiction du président déchu lui-même de diviser discrètement le sud tunisien entre eux. La répartition géographique commencerait à partir du Chott Jerid et finirait aux frontières.
Cette chasse illégale a été interdite par la loi tunisienne depuis les années 60 qui a été réformée au début des années 80.
Société civile contre l'extinction des outardes
Elles étaient au nombre de six associations qui ont appelé hier à la sauvegarde de notre patrimoine écologique. Un travail coopératif et solidaire entre l'AAO (Association «Les Amis des Oiseaux») représentée par M. Hichem Zefzef, l'A ATPNE (Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de l'Environnement) représentée par M. Mohamed Abrouki, la FNACACS (Fédération des Associations des Chasseurs et des Associations de Chasse Spécialisées) représentée par M. Faouzi Bel Haj et l'ANDDCVS (Association Nationale de Développement Durable et de Conservation de la Vie Sauvage) représentée par M. Ali Gharbi. Ce travail est aussi le fruit d'un partenariat avec le RANDET (Réseau Associatif pour la Nature et le Développement en Tunisie) et le CUASDD (Club UNESCO ALESCO «Savoir et Développement Durable.
Cette kyrielle d'associations œuvre pour que la faune saharienne tunisienne soit à l'abri des rapaces dénués de tout respect pour notre territoire. La situation est d'autant plus alarmante quand on sait que le nombre des outardes a complètement régressé depuis les dernières décennies. En 1979, on comptait 1253 outardes. Trois ans plus tard, elles ne sont plus que 895. Les choses se gâtent durant le «règne» de Ben Ali et sa bande d'énergumènes. La preuve en est en 1997, on n'a plus que 300 outardes pour ne plus en avoir qu'à peine une centaine depuis 2004.
Aujourd'hui, comme la saison de la reproduction de cette espèce est en cours (entre décembre et février), période que les braconniers choisissent pour capturer les outardes, surtout les mâles qui, pour attirer la femelle sautillent. Chose qui aide les Emirs du Golfe et leurs sbires à massacrer tout ce qui bouge. Les protecteurs de la faune et les militants pour la préservation de notre patrimoine écologique poussent un cri d'alarme et sollicitent vivement le gouvernement pour prendre des décisions radicales, appliquer la loi et punir les responsables de ce braconnage durable.
Chaque année, effectivement, les princes du Golfe, on entend par là, ceux des Emirats, de Qatar et de l'Arabie Saoudite envoient leurs éclaireurs et subalternes pour installer le campement et effectuer le repérage. Ils louent même des éleveurs de faucons, pour exterminer les gazelles, les outardes et même les fennecs.
Mis à part, les rapaces, les chasseurs clandestins recourent aussi à des armes assez compliquées, à l'instar des M16 et M44, armes utilisées généralement par les snipers qui tirent à 1200 mètres. Ils forment un type de croissant, les deux extrémités sont appelées les rabatteurs. Ils sont aussi munis de cartes préparées par les guides tunisiens pour mieux orienter les Emirs et leur préparer le terrain.
Les intimidations n'ont pas manqué à ces équipes de gardes fous. Chasseurs et éleveurs ont été avertis maintes fois. Surveillés et sous contrôle, ils étaient épiés par les fidèles de l'ancien régime et les vassaux des Emirs.
Un film a été tourné cependant en 1992 mettant en scène les dégâts laissés par les braconniers après leur départ. Ledit film n'a bien sûr pas eu l'autorisation d'être projeté en Tunisie et a été enfui en Allemagne.
Les responsables des associations incitent à l'urgence d'arrêter ce ratissage de notre faune et demandent à ce que les détendeurs du pouvoir soient réellement fidèles aux principes de la Révolution : exterminer la corruption et l'héritage ternissant qu'a laissé l'ancien président.
Les Emirs du Golfe devront apprendre à respecter notre Sahara et surtout notre patrimoine naturel. Les réserves devraient être sacrées et contrôlées contre tout abus.
La saison de la reproduction ne fait que commencer et les vautours sont déjà sur place. Qu'attend-t-on donc pour sauver les outardes?


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