Depuis quelque temps, une rumeur circule sur le net, qui concernerait la construction à Mahdia, plus précisément à Bordj Errass, du côté du magnifique cimetière-marin, d'un centre de loisirs et de sports, qui viendrait occuper la pointe-est de Cap-Africa la bien-nommée, risquant ainsi de déflorer l'un des plus beaux paysages du monde, et de déranger le sommeil de générations de Mahdois, bercés, depuis des lustres par le roulis des vagues, et par le souffle du vent marin, sans que quiconque ne se soit jamais hasardé, jusque-là, à en profaner le silence et la paix. Or, il se trouve que ce que l'on prenait pour une simple rumeur, s'est avérée être, en réalité, un projet d'urbanisation, en bonne et due forme, avalisée par les responsables municipaux avant la révolution tunisienne, et dont les financements viendraient de l'Union Européenne en Tunisie, laquelle aurait inscrit ce programme dans le cadre de la réhabilitation des quartiers défavorisés. Nous irons jusqu'à dire que l'intention est louable ; sauf que, en matière de quartiers défavorisés, Bordj-Errass ne répond pas, à proprement parler à ce critère, et combien même cela serait, n'acceptera jamais d'en payer le prix fort. Et le prix fort ici prend les allures d'un véritable sacrilège. Le cimetière marin de Mahdia n'est pas à vendre ; il a valeur d'âme ; et même au plus offrant, il ne cèdera pas un seul caillou de cette terre où reposent les ancêtres, pour que le ciment et l'asphalte viennent en saccager la beauté et la tranquillité. C'est quasiment impensable, et en ce sens, il y a intérêt à ce que la rumeur, demeure au stade de la rumeur. Le pays a assez donné…