Le financement de l'économie nationale, y injecter un nouveau sang et les moyens d'y arriver ne cessent d'être les sujets brûlants du moment. On cherche à tout prix à détecter les pistes pouvant mener à mobiliser des fonds susceptibles de lancer de grands projets et de réels investissements notamment dans l'infrastructure. Mais on ne sait pas encore sur quel pied danser. Dans cet imbroglio, l'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (Atuge), se penchera, dans les jours à venir, sur la question de l'endettement de la Tunisie. Et c'est dans l'une de ses conférences que l'on traitera de « Quelle stratégie d'endettement pour la croissance ? Et le rôle des Agences de Notation ». Il faut dire que ce sujet, aussi vaste qu'il soit, nécessite une réflexion collective ainsi qu'un consensus, surtout que l'endettement extérieur ne fait pas encore l'unanimité des différents intervenants, entre ceux qui supportent et d'autres qui contestent un ce choix. Il faudrait prendre en considération le fait que les crises qui sévissent ces derniers temps un peu partout, notamment en Europe, interpellent quant aux risques d'une politique de croissance basée sur l'endettement (que ce soit pour les Etats ou pour les ménages). En contre partie, nul ne peut ignorer que la croissance passe par le développement des investissements et de la consommation qui nécessite des ressources financières qu'on n'a aucune chance d'en avoir. L'impression qui se dégage est celle d'un cercle vicieux, entre opter pour ou contre l'endettement extérieur, si on en trouve bien évidemment. Certes, la Tunisie n'est pas à l'écart de ce risque pour ne pas se poser la question sur la meilleure stratégie de financement de sa croissance, et en particulier dans son contexte actuel. « Pour éradiquer la pauvreté et le chômage, il faut bien atteindre rapidement des niveaux de croissance importants (on parle d'un taux de croissance annuel nécessaire d'au moins 7 à 8%) qui ne se réalisent que par le développement des investissements et l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages ». Alors qu'on est tous, presque, d'accord sur le fait que les ressources de la Tunisie demeurent bien limitées. Durant ladite conférence qui se tiendra le 12 janvier prochain, on traitera des exemples comme ceux de l'Argentine par le passé et la Grèce aujourd'hui. On essayera de réfléchir sur la stratégie appropriée d'endettement qu'il faut adopter : Quel niveau d'endettement serait-il acceptable pour un pays comme la Tunisie ? Quelles sont les meilleures sources d'endettement ? De l'endettement pour quels types de projets ? En dégager une seule conclusion ne sera pas à portée de main, surtout que les nouveaux gouverneurs de la Tunisie pourraient voir dans l'endettement un péché, puisque l'intérêt est prohibé par la Chariâa. Alors que sur le terrain, il faudrait non seulement trouver des prêteurs mais surtout les convaincre de nous prêter. Plus complexes encore, les bailleurs de fonds et les prêteurs, ne peuvent plus bouger le petit doigt qu'après avoir pris l'avis des agences de notations internationales. Des agences qui ont une importante part de responsabilité dans les crises qu'elles auraient dû prévoir, mais où elles ont totalement échoué, sans que cela n'ait la moindre répercussion sur leur poids et influence sur les décisions des politiciens. Il reste cependant à connaître les réelles orientations du gouvernement actuel. Un gouvernement qui ne cesse d'une part, d'envoyer des messages réconfortants à l'ensemble des partenaires de la Tunisie, mais qui essaye de trouver d'autres pistes et de nouveaux prêteurs. Pour une fois, on n'évoquera pas les relations de ce gouvernement conduit par le mouvement Ennahdha, avec certaines dynasties des pays du Golfe, et à leur tête l'Emirat du Qatar qui semble être prêt à débourser 10 Milliards de dollars, dont une partie à la Tunisie. Le Qatar, ainsi que beaucoup d'autres pays « amis » avaient multiplié les promesses, à la veille du 14 janvier, d'aides et de subventions, et même de prêts à taux «raisonnables». Mais jusqu'à ce moment, on cherche encore des pistes!