Au moment où habituellement tout un chacun s'intéresse à la valse des joueurs au cours du mercato d'hiver, voilà qu'une nébuleuse de rumeurs enfle faisant état d'un probable changement d'entraîneur à la tête de l'équipe étoilée. De l'arrivée donnée pour sûre d'un entraîneur de l'Hexagone au retour de Faouzi Benzarti à Sousse en passant par une kyrielle de noms contactés par les responsables étoilés, la manoeuvre devient forcément déstabilisatrice pour un entraîneur avide de succès et de réussite, Khaled Ben Sassi. Celui-ci, quelque peu dépité par ce qui se tramerait autour de lui ou par la déferlante exaspérante de rumeurs, réagit: " A coup sûr cela me déplaît voire me déconcentre. Moi qui veux réussir à la tête de l'équipe de mon club, club qui m'a révélé au grand public, ceci ne devrait pas arriver au moment où l'équipe s'est sérieusement renforcée. Je rappelle à ceux qui ont la mémoire courte que nous avons entamé la saison avec une équipe handicapée par plusieurs déséquilibres dont essentiellement le compartiment de la défense. Mais cela n'empêche que mon équipe s'est bien comportée à l'exception du semi échec de Sousse et la défaite à El Menzah". Maintenant que l'arrivée de plusieurs joueurs enchante B. Sassi, celui-ci fait résonner un son de cloche différent: "L'Etoile ainsi relookée sera plus forte que quand elle a débuté le championnat. Le travail sérieux effectué dans une ambiance sereine nous permettra de réaliser nos objectifs". B. Sassi lâche le mot! Des objectifs vraisemblablement revus à la hausse dopent, en effet, l'entraîneur étoilé: " Pas plus tard qu'aujourd'hui (ndlr: mardi), j'ai eu un entretien avec M. Chokri Laâmiri et nous avons convenu des objectifs à atteindre. Avec les moyens dont dispose maintenant l'équipe, nous sommes capables de satisfaire toutes les parties prenantes à la vie de notre club". Laconiquement, le technicien étoilé s'est dit "gêné" par ce qu'il vient d'apprendre à travers une radio locale, Jawhara FM . Une information (?) qui fait état de l'arrivée de Benzarti dans les rangs de l'Etoile en sa qualité (nouvelle) de manager général. L'écho a été vite démenti par le vice président en charge du football qui lance tout de go ceci: "C'est à ne plus rien comprendre! Nous n'avons pas l'intention de remplacer Ben Sassi avec qui nous avons redéfini la marche à suivre pour atteindre le maximum des objectifs fixés". Pour le moment tout est clair sauf les réelles intentions de conforter Ben Sassi dans ses fonctions actuelles. Car, nous n'avons pas entendu dire que l'entraîneur ira jusqu'au bout de son contrat. Certes, il s'agit là d'une arme secrète dont font souvent usage les responsables de nos temps, mais le tact et la droiture pourraient éviter au club bien des désagréments inutiles pouvant même ternir une image de marque à sauvegarder absolument. Un parcours semé d'embûches! Décidément, Khaled B. Sassi n'a jamais pu opérer à l'Etoile dans une ambiance propice au travail. Ses trois passages à la tête de l'équipe avec chaque fois un intervalle de cinq et quatre ans (2003, 2008 et 2011) ont tous été agités voire intempestifs. Rarement, très rarement l'ex-étoilé qu'il est, n'a bénéficié de conditions de travail conséquentes. En 2003,d'aucuns se rappellent l'épisode "Koné" qui lui avait fait coûter le poste qu'il occupait de manière très précaire. En 2008,Hamed Kamoun, fraîchement débarqué au sein du comité que présidait Moëz Driss pour se charger du foot en attendant "des jours meilleurs", fit appel au même B. Sassi qui, tel un soldat de réserve, se hâta d'atterrir au Maârouf. En dépit des résultats du reste conformes aux attentes hormis l'élimination en coupe par l'ASM alors pensionnaire de la Ligue 2, il fut remercié et...récompensé. Et, comme l'histoire de B.Sassi est semble-t-il un éternel recommencement, il sera convié parZoubeir Baya, naturellement avec l'accord de Hemayed, à diriger l'équipe dans les circonstances que l'on sait. Maintenant qu'il est là, B.Sassi tient beaucoup à se dépêtrer des obstacles de toutes natures pour...réussir. "Un challenge qui me tient beaucoup à coeur d'autant que je sens la réussite au bout du parcours", dit-il avec un profond accent de conviction et d'assurance. Cependant, le suspense énigmatique demeure entier celui de deviner si on permettra ou non à B. Sassi d'aller jusqu'au bout de ses intentions ou encore est-ce tout simplement le chant du cygne pour un entraîneur pourtant dévoué? Les prochains jours nous édifieront mieux sur la question même si aussi nous savons que la stabilité du cadre technique n'est souvent pas le souci majeur des dirigeants. Là est une autre paire de manche!