Décidément, le président de l'Etoile Sportive du Sahel Hafedh Hemayed confirme chaque jour au cours du mercato d'hiver qu'il est beaucoup trop “boulimique”. Sinon comment expliquer qu'il engage en très peu de temps onze nouveaux joueurs et un manager général, l'Allemand Bernd Krauss. C'est donc toute une armada de joueurs qui débarque à Sousse. La récente arrivée qui n'est pas forcément la dernière, concerne celle du brésilien Leopoldo Roberto Markovsky (24 ans) évoluant au poste de demi-offensif dont on dit (déjà) qu'il fera oublier Danillo Bueno Petrolli parti en Turquie. Le nouveau brésilien de l'Etoile est issu du club SE Palmeiras. Il a aussi joué pour des clubs au Japon, en Pologne et en Corée. Le Messi de l'Etoile, dixit Hemayed, a signé un contrat de trois ans et demi au profit de l'Etoile. Le président de l'Etoile n'omet pas de signaler que Khaled Badra, l'ex-espérantiste, a offert ses services pour faire venir Leopoldo à l'Etoile. Que faire de l'équipe vice-champion? On ne sait pas si beaucoup d'entraîneurs voudraient se mettre à la place de Khaled B.Sassi pour gérer cette sur-abondance de joueurs. L'équipe de la saison dernière n'enviait rien à ses semblables même si, à la fin de la saison, il était impérieux de faire venir un défenseur axial et un attaquant pour combler le vide laissé par Akaichi. On ne sait pas non plus si, en peu de temps aussi, l'entraîneur pourra ou non bâtir une nouvelle équipe à partir une “mixture” pouvant s'avérer impossible. Quoiqu'il en soit, l'Histoire retiendra que Hafedh Hemayed, presqu'autant que ses prédecesseurs, a recruté un nombre impensable de joueurs en une seule période de mercato. Un bis repetita ! Parallèlement, on pourrait deviner la ou les réaction(s) des “anciens” de l'équipe qui pourraient transformer le groupe en un landerneau inhabituel à l'Etoile. Il reste cependant à espérer que le nouveau manager général apporte une touche utile qui permettrait à B.Sassi de bien gérer ce “tsunami” de joueurs. Hemayed enfonce le clou Le recours massif et quasiment abusif aux recrutements de joueurs pour la plupart étrangers repose inéluctablement la question de la formation devenue aussi incontounable quand on constate l'approche qu'adoptent des responsables. Outre les sacrifices financiers énormes qu'exigent ces recrutements et en devises étrangères SVP, à des moments où les efforts devraient être orientés vers d'autres priorités, la gestion de la formation des jeunes paraîtrait superflue. Car, d'aucuns devraient se convaincre qu'en recrutant autant de joueurs pour des périodes assez longues (entre deux ans et demi et cinq ans), les joueurs issus du centre de formation ne pourront que peu, très peu de chance d'accéder à l'équipe première. Le centre se contenterait de former pour les autres équipes! D'ailleurs, ceci ne date pas d'aujourd'hui ou d'hier si l'on se réfère au grand nombre de jeunes joueurs prêtés ou transférés à d'autres clubs. L'avènement de Hemayed confirme bel et bien que l'approche est la même. L'obligation de résultat en est la cause et devient tout simplement une obsession. Pourtant, les contre-exemples ne manquent dans l'Hexagone, en Outre-Manche et un peu partout dans le Monde. Pour l'heure, l'idée fixe de Hemayed est de “plagier” l'exemple du FC Barcelone (?!) C'est comme pour dire aussi que “La lutte elle même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux”, dixit Albert Camus.