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« Des ouvriers seront recrutés pour surveiller l'Université. Ce ne sera aucunement des milices » Moncef Ben Salem, ministre de l'Enseignement supérieur, au « Temps »
Le Temps : Des voix critiques s'élèvent, aujourd'hui, pour dénoncer le silence complice du gouvernement qui n'a pas tranché dans la question du Niqab à l'Université. On a l'impression que le gouvernement cautionne ces pratiques qu'en pensez-vous ? Moncef Ben Salem : Le gouvernement a déjà pris position par rapport à cette question et a expliqué que le ministère est en contact direct avec le doyen de la Faculté de la Manouba. On s'appelle quotidiennement pour discuter de ce qui l'en est de cette question. Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, je suis très préoccupée par ce problème. On a même avancé, à tort, sur les ondes d'une radio, qu'un responsable à la Faculté de la Manouba m'a appelé pour me demander d'intervenir et que j'ai rejeté son appel. Ce responsable ne devrait-il pas commencer par solliciter le doyen de la faculté pour ne pas dépasser la hiérarchie ? D'autant plus que je n'ai reçu aucun appel dans ce sens et la question de la Faculté de la Manouba, je m'y penche sérieusement. Est-ce qu'on peut faire de la politique à l'Université ? Cela est permis dans le cadre d'un gouvernement qui donne à tout un chacun son droit à une vie digne et où les libertés sont respectées. Incha'Allah. Je lance un appel à nos enfants les étudiants, à nos collègues les universitaires et à tous ceux qui travaillent à l'Université de jouir de leurs droits tout en respectant ceux des autres. On doit tout autant respecter l'avis contraire. On n'est pas obligé de ressembler aux gens avec qui on partage le même espace. On est différent mais on doit se respecter mutuellement et cela doit nous enrichir et non pas provoquer des divergences et des dissensions dans nos rangs. La pluralité n'est-elle pas l'un des objectifs de notre Révolution ? Comment peut-on qualifier votre relation avec les différentes parties syndicales de l'enseignement supérieur, vous qui étiez auparavant un syndicaliste ? Est-ce qu'on peut être juge et partie à la fois ? Comme vous le dites j'ai été moi-même syndicaliste pendant les années de plomb. Je sais ce que c'est que d'être un syndicaliste et je comprends les finalités de l'exercice syndical. Voilà pourquoi j'ai beaucoup de respect pour les syndicalistes que j'ai reçu sans exceptions : entre professeurs, ouvriers et employés de l'administration. J'estime que nos rencontres étaient fructueuses. A partir du moment où nous logeons dans la même enseigne, nous serons sur la même longueur d'onde. Il faut toujours privilégier le dialogue qui ne peut qu'être dans l'intérêt de tous. Comment expliquez-vous les heurts qui opposent les étudiants ? Qu'en pensez-vous ? Je crois qu'on ne peut en parler en tant que phénomène généralisé à toutes les universités. Ce sont des cas isolés mais bien réels. C'est un fait qui me désole et que je refuse catégoriquement. Par ailleurs, c'est tout à fait normal que cela se produise après la Révolution, puisqu'on était muselé opprimé et brimé pendant plus de deux décennies. Maintenant tout le monde a son mot à dire mais le problème est que tous ceux qui s'expriment ne respectent pas dans tous les cas de figure l'avis contraire. Je crois que les choses changeront, car la Révolution n'est qu'à ses premiers balbutiements et les gens finiront par comprendre que l'on doit se respecter mutuellement. Où en êtes-vous pour ce qui est du recrutement des agents de sécurité au sein des universités et qui y feront régner le calme ? Et pour appeler les choses par leur nom est-ce une milice universitaires que vous allez recruter ? Ce n'est aucunement le cas. Ce ne sont pas non plus des agents de sécurité, ce sont des ouvriers qui seront recrutés si jamais on y conviendra et que l'on remarque qu'il y a un manque d'employés dans les universités. Il incombera ainsi à l'administration de l'université de choisir qui sera chargé de cette responsabilité. Ces potentiels candidats seront recrutés par la voie d'un concours national.