Le Temps-Agences - Le président Vladimir Poutine a suspendu par décret la participation de la Russie au traité sur la réduction des forces conventionnelles en Europe (CFE), a annoncé le Kremlin dans un communiqué diffusé hier. Moscou en avait brandi la menace pour dénoncer la réticence des puissances occidentales à ratifier la version du traité amendée en 1999 pour tenir compte de la fin de la Guerre froide. "Les menaces russes se sont concrétisées, et il n'est pas exclu que d'autres étapes puissent suivre", a estimé Evguéni Volk, qui dirige l'Heritage Foundation, institut de réflexion basé à Washington. "Si aucun accord n'est conclu avec les Etats-Unis à propos du bouclier antimissile, la Russie pourrait mettre à exécution ses menaces de viser à nouveau (l'Europe) et redéployer des missiles, comme c'était le cas dans les années 1970." Un porte-parole du représentant diplomatique de l'Union européenne Javier Solana a annoncé que l'UE regrettait également la décision de la Russie. Le vice-ministre des Affaires étrangères polonais Witold Waszczykowski a déclaré à Reuters que la décision de Moscou était "déconcertante". "Peut-être qu'il s'agit d'un prétexte, en rapport avec le projet de construire des éléments du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque", a-t-il ajouté. Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé hier que Moscou ne donnerait désormais plus d'informations sur l'emplacement de ses troupes, n'autoriserait plus d'inspections de ses armements lourds, et déciderait unilatéralement du nombre de chars ou d'avions affectés à chaque région.