Une nouvelle stratégie pour la Tunisie sera prête d'ici deux mois, dont les résultats dépendraient des négociations avec le nouveau gouvernement en Tunisie. C'est ce qui ressort de la dernière visite de la Vice-présidente de la Banque Mondiale (BM) en Tunisie. Après une série de rencontrés avec des membres du gouvernement, des représentants du secteur privé, Inger Andersen, s'est montrée optimiste quant à la capacité de la Tunisie à relancer son économie. Pour elle, la Tunisie a des fondements économiques solides. La population tunisienne est bien éduquée. Le pays a aussi un secteur privé actif. Un secteur qui, selon les conseils de la BM devrait être de plus de plus développé. Quatre éléments fondamentaux figurent dans la nouvelle stratégie de la BM. En premier lieu la Vice-présidente pour la région MENA ( Meadle East and North Africa) de cette institution évoque l'amélioration de la gouvernance dans le pays. «Gouvernance de A à Z » estime-t-elle. Elle cite en deuxième lieu, l'importance d'avoir une croissance à l'inclusive. C'est clair, que le rôle du secteur privé est primordial. Le renforcement du rôle de la femme aussi semble trop intéresser Inger Andersen. L'emploi pour les jeunes se présente comme le quatrième facteur. Là on devrait parler du système de l'éducation qui nécessite un « lifting » pour encourager l'esprit entrepreneurial, pour faciliter l'embauche de milliers de jeunes demandeurs d'emplois ou chômeurs. En termes de chiffres, les aides de la BM sont de l'ordre de 500 millions de dollars. Le même montant serait fort probablement alloué pour la période prochaine. Mais, tout dépendrait des négociations avec le nouveau gouvernement. Ce « tout » semble toucher plusieurs aspects. La lutte contre la corruption en fait partie. Il est l'élément fondamental, enfin presque. Dans ce contexte, Inger Andersen, estime que la corruption est un problème majeur. Il est ainsi important d'ouvrir le débat sur ce thème. L'accès aux informations serait important pour renforcer la transparence. C'est une culture à mettre ensemble. La société civile et les médias ont un rôle important dans la lutte contre la corruption.
Encore des réformes ?
« La situation économique en Tunisie n'est pas trop préoccupante. Les fondements économiques de la Tunisie sont forts. Le climat d'affaires devrait être ainsi amélioré. Le secteur public ne peut pas créer suffisamment d'emplois. Il faut encourager l'initiative privée et faciliter l'accès au financement des projets », estime Inger Andersen. Et d'ajouter « Le secteur privé devrait être à l'inclusive et non l'exclusive. Il faut prendre en compte tous les facteurs. Les gouvernements devraient ainsi renforcer le climat de transparence et lutter contre la corruption ». Pour elle, il faut prendre la Tunisie comme un modèle économique. Ceci a été aussi dit auparavant. C'était annoncé certes par les experts de la Banque Mondiale. La Tunisie était sous le règne de l'ancien régime un bon élève à suivre. Un élève qui a finalement échoué, par excellence, malgré les réformes dictées-engagées par les autorités tunisiennes. On évoque ainsi, la démarche adoptée pour une économie de marché. Telle démarche s'est traduite par l'adoption de la Tunisie des principes de l'Organisation Mondiale de Commerce, la privatisation des grandes sociétés nationales, ainsi que la libéralisation de certains secteurs clefs de l'économie. Ainsi est le prix à payer. C'est aussi, de l'aide conditionnée ? Engager des réformes et des réformes en contre partie de l'aide octroyée. La situation semble ne pas trop changer dans ce contexte de transition. Le programme économique de nos nouveaux gouvernants est libéral. Trop libéral selon certains économistes. Il serait donc, bénit par la BM. Une question s'impose alors. Seront nous encore, de bons élèves pour cette institution ? Bien malin qui le connaîtra !