• La lourdeur administrative et le manque de réactivité des institutions, notamment financières, pèsent sur tout projet "Wait and see" est l'attitude de la majorité des investisseurs étrangers. Hélas, ce comportement ne fait que freiner la relance de l'économie tunisienne, déjà en veilleuse. Pourtant tous les opérateurs s'accordent à relever que la Tunisie regorge d'atouts et de potentialités. Lors du Task force organisé hier à Tunis, les participants ont débattu en long et en large de l'investissement, chacun de sa position, en vue de stimuler les investisseurs et assurer une relance économique rapide et soutenue. Pour les bailleurs de fonds, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale… le message a été clair et net : le soutien de la transition démocratique, en général, et l'accélération de la relance économique, par les investissements, en particulier, sont une démarche irréversible et continue sur le long terme. A cet effet, M. Donald Kaberuka, président de la BAD, a précisé que "ce choix courageux" est confronté à de multiples défis socioéconomiques et politiques. En dépit des tensions et des effets collatéraux de la révolution, la Tunisie demeure "une région propice aux affaires". A l'adresse des plus réticents, M. Kaberuka a précisé que la consistance du plan national de relance économique et l'amélioration notable de la situation sécuritaire sont de nature à dissiper les craintes. Pour sa part, Inger Andersen, vice-président de la Banque mondiale, a attiré l'attention sur la nécessité d'initier des réformes pour améliorer l'environnement institutionnel. A ce titre, la BM s'engage à assurer une coordination fructueuse entre les différents bailleurs de fonds, notamment la BAD, l'UE et quelques pays du G-8, en vue d'appuyer l'agenda du gouvernement tunisien. De même, il a fait savoir que des décisions d'envergure ont été prises pour accélérer la restitution des avoirs pillés et pour lutter contre les différentes formes de corruption et de blanchiment d'argent. Représentant les opérateurs industriels et de services tunisiens, Mme Wided Bouchemaoui, présidente de l'Utica, a rappelé que le nouvel environnement des affaires est propice aux investissements. En plus, les perspectives du marché libyen offrent une importante marge de manœuvre aux entreprises tunisiennes. Il est donc temps pour l'émergence de partenariats. A cette occasion, elle a suggéré la création d'un forum économique permanent pour développer les relations d'affaires. Mais, bon nombre d'entrepreneurs tunisiens ont évoqué les difficultés liées à leurs demandes de visa, empêchant leur mobilité. Pour les investisseurs étrangers, dont certains sont déjà implantés en Tunisie, la lourdeur administrative et le manque de réactivité des institutions, notamment financières, pèsent sur tout projet. De même, le dispositif de la formation professionnelle mérite quelques réformes pour mieux adapter les diplômes aux besoins des entreprises.