Le chef du gouvernement Hamadi Jébali a annoncé, lundi 13 février, à Tunis, l'adoption d'un ensemble de mesures tendant à la lutte contre la corruption et la malversation en Tunisie, et l'instauration des pratiques de la bonne gouvernance dans la gestion des services et des structures publics. Donnant , lundi matin 13 février à Tunis, le coup d'envoi des travaux d'une Conférence internationale sur “le renforcement du cadre d'intégrité et de prévention de la corruption : bonnes pratiques et leçons tirées'', Hamadi Jébali a indiqué que son gouvernement se penche sur l'élaboration de deux projets de lois à cet effet, le premier porte sur la création d'une Instance nationale de lutte contre la corruption, tandis que le second projet de loi porte sur l'instauration des pratiques et règles de la bonne gouvernance et la prévention de la corruption. La Conférence est organisée par la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation sous l'ancien régime, en collaboration avec le premier ministère et d'autres partenaires dont l'Organisation de la coopération et du développement en Europe (OCDE), la Fondation allemande Hanns Seidel et l'ambassade de Grande Bretagne à Tunis qui a financé la manifestation. Etaient présents à la séance d'ouverture présidée par Hamadi Jébali, le secrétaire général adjoint de l'OCDE, Yves Leterme, le représentant de la Fondation Hanns Seidel, Jurgen Theres et la chargée d'affaires de l'ambassade britannique, Louise Burrett. Le chef du gouvernement a souligné que les deux projets de lois signalés contribueront à mettre en place le cadre juridique et institutionnel adéquat pour la lutte et la prévention du phénomène de la corruption et de la malversation, en Tunisie, insistant sur la nécessité de soutenir cette institutionnalisation de la lutte et de la prévention de la corruption et de la malversation par un déploiement national similaire à l'échelle de la sensibilisation de manière à inculquer aux citoyens le sens de l'intégrité. Il a préconisé également l'inscription de l'éducation au respect de l'intégrité et des pratiques de la bonne gouvernance dans les programmes scolaires et le système éducatif en général. Hamadi Jébali a mis l'accent sur l'importance majeure que son gouvernement attache à la lutte et la prévention contre la corruption et la malversation, à travers la création d'un ministère chargé de la bonne gouvernance et des réformes et la nomination de Abderrahmane Ladgham, à sa tête. Ce ministère a entamé son travail en s'attelant au diagnostic de la situation en matière de corruption et de malversation et à l'élaboration des orientations permettant la mise en place des mécanismes propres à aider à la prévention de la corruption et de la malversation dont la Tunisie avait énormément souffert sous l'ancien régime de Ben Ali. Ce travail est accompli dans le cadre de la concertation et la coordination avec les autres ministères et les diverses parties concernées, y compris les partis politiques et les structures de la société civile. Un large soutien est accordé à la Tunisie, dans ce domaine, par les pays frères et amis et les organisations régionales et internationales et à leur tête l'OCDE. Objectif stratégique Autant la lutte contre la corruption et le jugement des auteurs d'actes de malversation sous l'ancien régime revêt, ,pour le gouvernement, une grande importance, autant la prévention de la corruption et la consécration de l'intégrité représentent pour lui un objectif stratégique devant bénéficier de la mise en place de tous les mécanismes propres à le traduire dans les faits, a dit le chef du gouvernement qui a émis l'espoir que ces initiatives gouvernementales permettront de surmonter la situation catastrophique léguée par l'ancien régime, en ce qui concerne la prolifération de la corruption et de la malversation dans les rouages de l'Etat et l'administration, ainsi qu'au sein de la société. C'est dans ce but que le gouvernement a veillé à mettre en place le cadre juridique et institutionnel nécessaire pour la lutte et la prévention de la corruption et l'instauration des pratiques de la bonne gouvernance. Cette conférence sur le renforcement du cadre d'intégrité et de prévention de la corruption étalée sur deux jours, les 13 et 14 février, se tient en concrétisation des recommandations d'une Conférence similaire tenue du 21 au 23 septembre 2011 à Hammamet. Elle vise à poursuivre l'examen de la question en vue de l'identification de réformes prioritaires pouvant inspirer les politiques gouvernementales de prévention et de lutte contre la corruption et la malversation, notamment dans des domaines à risques comme les marchés publics. Un hommage particulier a été rendu à cette occasion à feu le doyen Abdelfattah Amor, président de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation sous l'ancien régime. Malgré cette disparition qui a paralysé, en grande partie, le travail de la Commission, sa représentante a pris la parole, indiquant que la Commission poursuit son travail, conformément au décret loi numéro 20 de l'année 2011 relatif à sa création. Elle reçoit les requêtes et les plaintes et assure la conservation des documents et des dossiers en sa possession. La commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation sous l'ancien régime a publié les résultats de son travail dans un rapport volumineux mis à la disposition de tous les intéressés, car il est vendu dans les librairies.