Les enseignants des lycées et des collèges du gouvernorat de Ben Arous ont observé ce mercredi 15 février un arrêt des cours pendant 20 minutes et ce, en réponse à l'appel du syndicat général de l'enseignement secondaire qui a pris cette décision en vue de protester contre la prolifération des actes de violence perpétrés à l'endroit des établissements scolaires qui ont pour cible les enseignants, les élèves et les agents scolaires (employés et agents administratifs). C'est que le phénomène de la violence a pris des proportions alarmantes dans la région de Ben Arous (d'ailleurs comme dans toutes les autres régions du pays !) et surtout depuis la Révolution. Un document publié par le syndicat régional de l'enseignement secondaire de Ben Arous, affiché ce jour-là dans tous les établissements de la région, révèle les principaux cas de violence survenus au cours des derniers mois et qui étaient de natures variées (violence verbale, violence physique, indiscipline, menaces, vols, braquages, rackets, consommation d'alcool, usage de stupéfiants, intrusions d'étrangers accompagnées de bagarres, vandalisme, port d'armes blanches …) et qui marquent des degrés différents de gravité (blessures, intimidation, perturbation des cours, insécurité à l'intérieur et à l'extérieur des établissement, angoisse et peur des élèves et des parents, traumatisme et perte de goût pour les études chez certains élèves, dégradation des rapports entre élèves et professeurs…) Dans ce document publié par le syndicat régional de l'enseignement, on peut remarquer plusieurs actes de violence survenus dans les établissements de la région de Ben Arous. On peut citer comme exemples les actes ayant eu lieu ces derniers mois : l'invasion du lycée Ben Arous par des intrus qui ont exercé de la violence verbale envers le corps enseignant, des délinquants ont passé la nuit dans les vestiaires pour consommer des boissons alcoolisées au lycée Cité Assalam à Boumhel, agression physique par des étrangers du directeur du collège El Mourouj 1 qui a été acculé à la démission, attaque en paroles insultantes à l'endroit du directeur du Lycée Borj Cédria de la part d'un parent d'élève, combats entre élèves utilisant des armes blanches, des chaînes et des bâtons semant la terreur au lycée Ezzahra, usage de boissons alcoolisées pendant la nuit dans l'enceinte du collège El Abyani de Boumhel et agression du gardien de nuit, publication de propos diffamatoires par certains élèves du collège Taha Hussein de Megrine sur Face Book à l'encontre de leur directeur, intrusion d'énergumènes dans le collège El Mourouj 5 et attaque avec des pierres des voitures des enseignants causant d'importants dégâts, jet d'œufs et de pierres sur des professeurs à l'entrée de l'école à Mornag et usage de la force de la part d'un parent d'élève contre le directeur du collège Yasminet causant l'arrêt des cours. D'autres actes de violence ont eu lieu au collège 2 mars à Radès, au lycée Ibn Khaldoun de Radès, au collège Cité Romana à la Nouvelle Médina, au lycée Chebbi à Mornag et au lycée Fouchana. Les grévistes ont profité de ce laps de temps pour débattre du problème de la violence qui menace l'institution scolaire surtout en l'absence de mesures draconiennes émanant des autorités pour mettre fin à ce phénomène menaçant l'école, supposée être un lieu de culture et de savoir et qui est malheureusement devenue après la Révolution une aire de combats et de discorde entre différentes idéologies et mouvements politiques, quand bien même il serait interdit selon les réglementations en vigueur de politiser l'école. En effet, certains actes de violences ont pour origines les divergences d'idées politiques parmi les élèves qui pourraient être manipulés par des personnes étrangères à l'établissement scolaire et qui se servent des élèves comme des pions pour répandre leurs opinions, quitte à user de la violence. Les grévistes ont tous appelé à une solution adéquate et immédiate pour endiguer ce phénomène, faute de quoi, les examens nationaux pourraient être compromis. Nous avons contacté M. Houcine Soltani, membre du syndicat régional de l'enseignement secondaire à Ben Arous qui nous a fourni les précisions suivantes : « Cette grève d'une demi-heure a été décidée il y a quelques jours suite à la prolifération des actes de violence dans presque tous les établissements de la région de Ben Arous, dépassant les écarts de conduite dont on est habitué pour devenir un phénomène sérieux et inquiétant pour l'avenir de l'école et la sécurité des élèves et celle des enseignants et des agents administratifs. Cet appel du syndicat a été observé par la majorité écrasante des enseignants. Une réunion a été tenue au siège du gouvernorat suite à cette manifestation groupant les différents syndicats de l'enseignement de base et du secondaire, ceux des ouvriers, des laborantins et des administratifs. Des responsables de la sûreté nationale des districts de Ben Arous, d'Hammam-Lif et d'El Mourouj ont pris part à cette réunion. La discussion a porté essentiellement sur la nécessité de protéger les établissements scolaires contre les intrus et les personnes étrangères qui trouvent facilement le moyen de s'introduire au sein de l'école pour perpétrer leurs actes. Nous avons insisté au cours de cette réunion sur les renforts au niveau des surveillants dans les établissements scolaires et au niveau des gardiens de nuit, de plus nous avons demandé de multiplier les rondes de police aux environs des établissements scolaires… Lors de cette réunion, les représentants de l'ordre public ont déclaré avoir arrêté tous les malfaiteurs qui ont volé des équipements dans certains établissements et que les directeurs peuvent récupérer le matériel volé auprès des bureaux de la sûreté. »