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Les enseignants demandent à être protégés Etablissements scolaires: Armes blanches, cocktails Molotov, voies de faits, saccages, violences idéologiques…
« Agression des enseignants par un groupe de citoyens à Redeyef, un parent et son fils agressent un enseignant à Kairouan, braquage d'une enseignante et menace par armes blanches, à la Manouba, des professeurs menacés de mort par un élève sous l'effet de stupéfiants, vol des équipements du collège pilote à la Manouba, un directeur d'établissement scolaire insulte les enseignants tout en appelant les élèves au Jihad et en encourageant les filles portant le Niqab à venir étudier dans le lycée qu'il dirige… », ce ne sont là que quelques exemples des violences exercées dans le milieu scolaire, où le phénomène se propage d'une année à l'autre et prend plusieurs formes. Le bilan dressé par le Syndicat de l'Enseignement Secondaire est sombre. La liste des violences est longue et diversifiée ce qui inquiète plus que jamais la structure syndicale ainsi que les enseignants. Ils l'ont d'ailleurs exprimé, hier en s'abstenant d'assurer les cours durant quatre minutes. Cet acte de protestation organisé suite à la succession des agressions contre les enseignants, les responsables et les fonctionnaires des établissements scolaires ainsi que les élèves doit être décrypté par le gouvernement provisoire dans les plus brefs délais. Il est, en fait, temps de prendre au sérieux ce qui se passe dans les enceintes scolaires qui se voient plus que jamais menacées par la déstabilisation et le vandalisme des groupes d'intrus, des citoyens sans parler des élèves et/ou de leurs parents. Le Syndicat de l'Enseignement Secondaire parle en effet, de multiplication d'actes de violence dans 43 % des lycées. Les incidents se succèdent, notamment à M'dhila, où des éléments étrangers ont eu recours à des armes blanches et des cocktails Molotov pour menacer les enseignants. Un autre fait s'est produit au sein du même établissement mais cette fois-ci provenant d'un parent. Il a interrompu par la force la réunion du conseil de discipline tout en menaçant ses membres en cas ou ils décident de sanctionner son fils. Toutes les régions Ces actes récurrents ne se limitent pas uniquement à cet établissement. Ils prennent d'autres formes dans les différentes régions même dans les zones dites « chics ». Malheureusement, plusieurs établissements sont pris d'assaut par les parents d'élèves et des intrus qui n'hésitent pas à maltraiter les enseignants ou à les agresser. Ces derniers ne se trouvent pas à l'abri de ces pratiques que ce soit dans le lycée, dans la rue ou carrément chez eux. A Bazina, (gouvernorat de Bizerte), deux professeurs ont été victimes de braquage par des délinquants. Pis encore. A Menzel Bouzayane, (Sidi Bouzid), une enseignante a été agressée chez-elle par un ancien élève. Une autre à Sebikha (Kairouan) a été victime de braquage et de menace par arme blanche. De leur côté, les élèves n'échappent pas à ces cauchemars. Nombreuses sont les filles qui ont fait l'objet d'agression dans l'enceinte même de l'établissement scolaire et ce à l'instar de ce qui s'est passé au lycée de Douar Hicher à la Manouba, où des intrus n'ont pas hésité à attaquer une élève. A Raoued (Ariana) d'autres intrus motorisés et en état d'ébriété ont pénétré au lycée pour agresser une élève. Violence idéologique Ce n'est pas tout. En plus des violences physiques et morales, nous enregistrons d'autres sortes d'agression dans nos établissements scolaires. Elles sont d'ordre idéologique. Notamment, des enseignants sont taxés d'apostasie, d'autres sont victimes de diffamation. A titre d'exemple, des intrus ont pris d'assaut le lycée d'Akouda (à Sousse) tout en accusant les professeurs de philosophie d'athéisme. Quelques lycées ont par ailleurs, sont devenus un lieu de prêche, où l'on appelle les élèves au Jihad. La situation devient dès lors très inquiétante dans ces établissements, où l'on ne respecte plus ni le cadre enseignant ni les élèves voire les fonctionnaires. A cet égard, Mme Naima Hammami, membre du syndicat de l'Enseignement secondaire considère que « les ministères de l'Education et de l'Intérieur doivent assumer leurs responsabilités en rétablissant la sécurité dans les environs des lycées ». « Il est par ailleurs, primordial de consolider l'infrastructure des établissements scolaires en élevant des clôtures tout en renforçant les ressources humaines supposées veiller au bon déroulement des études », ajoute la syndicaliste. Mais est-il possible de remédier ce problème qui se propage d'un jour à l'autre et qui prend plusieurs formes dans un contexte général instable. « Tout est possible », répond Mme Hammami. « Nous avons d'ailleurs, proposé la création des Conseils des Etablissements où les élèves voire, les parents seront représentés. Cette structure permettra d'examiner les problèmes qui se posent dans le secteur et de les résoudre en impliquant tous les concernés », rappelle la syndicaliste.