Une première en Tunisie. Une réunion au sommet entre les deux premières centrales (syndicale et patronale) du pays a eu lieu mercredi 22 février. Cette rencontre a regroupé 13 membres du Bureau exécutif de l'UGTT et une trentaine de dirigeants de l'UTICA sous la présidence des premiers responsables des deux centrales. Il s'ensuivit, la création d'un Comité permanent formé de six membres, où chaque organisation sera représentée par trois membres. Ce comité est chargé d'étudier différents dossiers à l'instar des négociations sociales, la relation entreprise-employé…. Elle est également chargée d'anticiper les difficultés qui pourraient surgir dans les relations syndicat-patronat. « C'est la première fois dans l'histoire de des organisations que les deux centrales se réunissent d'une façon volontaire » estime Wided Bouchemaoui , présidente de l'UTICA. Houcine Abbassi, estime pour sa part, que « cette initiative était programmée depuis le dernier congrès de l'UGTT. Nous avons décidé de renforcer notre partenariat avec le patronat pour améliorer le climat social au sein de l'entreprise ». Néanmoins, la réalisation de cet objectif est et demeure tributaire de plusieurs facteurs. « L'indépendance des deux organisations », en l'occurrence, explique le secrétaire général de l'UGTT. Son avis est largement partagé par son homologue chapotant l'UTICA. Mme Bouchemaoui, insiste sur l'indépendance de ces deux structures pour qu'elles puissent bien réagir face à la conjoncture actuelle. Conjoncture caractérisée par un climat social tendu, une absence de visibilité économique et un climat d'insécurité. Certes, nul ne peut ignorer que la situation de l'économie nationale est préoccupante. Hormis, les problèmes structurels, l'économie tunisienne est confrontée ces derniers jours à d'autres maux. Houcine Abbassi, en a fait le constat. Pour lui, la contrefaçon et la contrebande ont des effets néfastes sur les investissements. « Face à cette situation, les investisseurs deviennent de plus en plus réticents à investir et à créer par la suite des emplois », affirme-t-il. Et d'ajouter « il faut que l'Etat intervienne. Mais, il faut aussi que les hommes d'affaires tunisiens prennent l'initiative et « risquer », pour donner l'exemple aux investisseurs étrangers ». Mme Buchemaoui, rebondit dans le même sens. Pour elle, la situation économique est préoccupante et elle nécessite la conjugaison des différents efforts. Le secteur privé devrait ainsi contribuer à cet effort. Les investisseurs tunisiens doivent prendre l'initiative. Les choses devront impérativement changer ! Zied DABBAR
Pas de modèle allemand. Mais un modèle tunisien La rencontre entre les responsables des deux centrales (syndicale et patronale) marque un tournant décisif dans la relation patronat-syndicat. Qu'est-ce qui va changer ? Va-t-on adopter un modèle consensuel, appliqué déjà en Allemagne ? Face à la question, les deux responsables de l'UTICA et de l'UGTT, estiment qu'ils sont entrain de mettre en place un modèle purement tunisien, qui tienne compte des spécificités de l'économie et de la société tunisienne. A ce stade, il semble, selon les propos des deux premiers responsables de ces centrales, prématuré de parler d'une réinvention de la relation employé-employeur. Il est ainsi trop tôt de spéculer sur l'application de ce modèle consensuel caractérisé par la mise en place de la cogestion et surtout l'adoption d'un modèle consensuelle autour des sujets discutés.