• La constitution d'un comité mixte chargé de débattre, à chaud et à temps, des problématiques économiques et sociales majeures L'intérêt national prime. C'est le message principal qu'a véhiculé, hier, au siège de l'Utica, les deux premiers responsables de la centrale ouvrière et patronale, respectivement M. Hassin Abbassi et Mme Wided Bouchamaoui. Lors de la conférence, tenue après la première rencontre studieuse entre les deux parties, les deux responsables ont annoncé la constitution d'un comité mixte chargé de débattre, à chaud et à temps, des problématiques économiques et sociales majeures. Le comité sera constitué de six personnes, trois de chaque organisation. Cette nouvelle structure se développera en sous-structures chargées de dossiers spécifiques, sectoriels et régionaux. «C'est une nouvelle approche en matière de résolution des problèmes, basée sur le dialogue continu», relève Mme Bouchemaoui. Elle a énuméré, à cette occasion, les sujets débattus avec le partenaire social et les principales préoccupations du contexte actuel, à savoir le chômage, la crise économique, le marché parallèle, la situation sécuritaire et l'incertitude qui marque la conjoncture nationale. Des dossiers brûlants qui mettent en danger le développement, voire la survie de l'entreprise. «C'est dans la pérennité de l'entreprise que tout le monde pourrait trouver son compte», ajoute-t-elle. Et de préciser: «Chacun a ses droits et ses obligations». Pour sa part, le secrétaire général de l'Ugtt a rappelé que, depuis belle lurette, la centrale ouvrière a appelé à «un réel partenariat avec l'entreprise». Mieux vaut tard que jamais : l'initiative de la présidente de l'Utica, lors du dernier congrès de l'Ugtt à Tabarka, a été considérée avec intérêt de la part du Bureau exécutif fraîchement élu. Ce qui a favorisé, par la suite, l'organisation de cette première rencontre. Probablement, un nouveau chapitre dans les rapports entre les deux organisations. Conjoncture oblige, les deux centrales travailleront ensemble pour maintenir un climat d'affaire propice à l'investissement et à la paix sociale. En effet, «dans une économie libéralisée, le rôle du secteur privé est prépondérant dans la création de l'emploi et le développement régional», rappelle M Abbassi. Et de préciser : «Aujourd'hui plus que jamais, les hommes d'affaires sont appelés à s'implanter dans les zones déshéritées». De tels investissements, d'après le secrétaire général, constitueront un fort message rassurant pour les investisseurs étrangers en état d'attente. Ce qui pourrait débloquer la situation d'attentisme des investisseurs nationaux et étrangers. Sur un autre plan, M. Abbassi s'est penché sur le problème de l'ampleur du marché parallèle et de la contrebande vers les pays voisins, en évoquant essentiellement le trafic des produits subventionnés et d'autres produits prohibés, notamment les armes et les drogues. Ces deux fléaux, a-t-il dit, sont de nature à ruiner les intérêts des entreprises et des travailleurs. A cette occasion, les deux parties ont insisté sur l'indépendance des deux organisations, qui ne saurait être considérée comme une coalition, ni contre l'actuel gouvernement ni contre ceux à venir. Au contraire, les deux responsables ont insisté qu'ils se réfèreront aux autorités à chaque fois qu'ils le jugeront nécessaire. Enfin, en réponse à une question sur une éventuelle représentation des membres de l'Ugtt en tant qu'administrateurs indépendants au sein des entreprises, Mme Bouchamaoui a déclaré : «Chaque chef d'entreprise est libre de ses choix».