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Contestations
Publié dans Le Temps le 25 - 02 - 2012

Des représentants d'une soixantaine pays étaient en conclave hier à Tunis pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et mettre beaucoup de pression à faire plier le régime de Damas. La conférence s'est trouvée boycottée par deux géants se prévalant de vétos décisifs, Moscou et Pékin, principaux alliés du pouvoir syrien. Organisée par la Ligue arabe, cette conférence internationale réunit tous des pays arabes et occidentaux impliqués dans le dossier, ainsi que les différentes composantes de l'opposition syrienne.
La tenue de cette conférence baptisée conférence des « Amis de la Syrie », n'a pas dégagé une unanimité au sein de la classe politique en Tunisie. La veille de la conférence, une manifestation a été organisée à Gabès, où des slogans comme «Mort à l'Amérique, mort à Israël, mort aux sionistes» ont été scandés par la foule. Une autre marche a été organisée hier à Tunis, contre la tenue de cette conférence. Plusieurs voix déplorent la possibilité d'utiliser cette conférence pour internationaliser la crise syrienne et préparer le terrain dans une deuxième étape à une intervention militaire étrangère. Les détracteurs de cette conférence, tout en soutenant les revendications du peuple syrien et dénonçant les actes de violence du pouvoir central, préfèrent garder entre pays arabes, le traitement du dossier. D'autres voix comme à Ennahdha et fortiori au Congrès pour la République (CPR) soutiennent la tenue de cette conférence en Tunisie.

Ahmed Brahim (secrétaire général d'Ettajdid) :
«Toute diplomatie digne de ce nom doit privilégier une solution syro-syrienne»

Une question élémentaire se pose à propos de cette conférence. Est-elle le résultat d'une initiative autonome ? Il s'avère que c'est une décision prise par des pays du Golfe, l'Arabie Saoudite et le Qatar, soutenus et poussés par les Etats-Unis d'Amérique, l'OTAN et la Turquie. D'ailleurs, les Etats-Unis sont représentés à un haut niveau dans cette conférence. Il y a deux écueils à éviter à tout prix. Premièrement, l'internationalisation du conflit qui est syro-syrien. Il y a une internationalisation en vue et dans laquelle s'interfèrent plusieurs facteurs dont Israël. Des forces anti-iraniennes avec la bénédiction d'Israël sont là. Le deuxième écueil est le risque d'une guerre civile, associés à la position stratégique qu'occupe la Syrie dans la région. Les garanties des autorités tunisiennes qu'il n'y aurait pas d'intervention étrangères sont-elles à prendre au sérieux ? Il faut s'orienter vers une solution syro-syrienne qui préserve les chances d'un changement démocratique réel et préserve l'intégrité du pays. Avec les risques que ces écueils ne soient pas respectés, il y a lieu de s'inquiéter. Mettre fin au régime dictatorial est une aspiration du peuple syrien. Avec l'internationalisation, les risques de guerre civile et d'intervention militaire deviennent grands. Il faut préserver toute la région. Il y a une connexion évidente avec le Liban et la Palestine. Malheureusement, la diplomatie tunisienne s'est fourvoyée dans un processus qui la dépasse. Il est malheureux que la Tunisie, terre de la Révolution arabe, serve les intérêts de pays moyen-âgeux non démocratiques et des forces étrangères. Il faut encourager une solution syro-syrienne en faisant pression pour arrêter la violence. Il n'y a pas que les forces armées officielles qui l'exerce. Il y a aussi Al-Qaïda. Devant toute cette complexité, la diplomatie tunisienne doit savoir garder son autonomie, refléter les principes de la Révolution et être efficace, pour épargner au peuple syrien la guerre civile et la partition. Les vrais amis de la Syrie doivent agir pour une solution qui arrête la violence. Il faut certes, faire tomber le régime syrien, pas la Syrie elle-même. Il faut éviter le chaos. C'est aux Syriens de la faire et non les amis d'Israël et des pays étrangers. Il y a des possibilités de solutions internes. Si la Syrie tombe dans le chaos, cela aura des conséquences immédiates au Liban et en Palestine. Nous sommes avec le peuple syrien. Toute diplomatie digne de ce nom doit privilégier une solution syro-syrienne.

Issam Chebbi (PDP) :
«Ne pas faire passer des agendas étrangers»

Il ne fallait pas organiser cette conférence en Tunisie. Depuis longtemps le Parti Démocrate Progressiste a demandé de surseoir à sa tenue en Tunisie. Nous nous demandons si le Gouvernement a une stratégie propre à lui, ou s'il est au service d'une stratégie internationale. On ne sait plus où sont nos intérêts ? Le peuple syrien a besoin d'un appui politique, diplomatique et médiatique et d'une pression qui permet de mettre fin à la violence. De toute façon, nous refusons que la Tunisie, le lit des révolutions arabes, serve de terrain pour faire passer des agendas étrangers dont l'objectif est de redistribuer les cartes dans la région.

Amor Chetoui (CPR) :
« Un soutien au peuple syrien »

J'attends que cette conférence apporte un soutien au peuple syrien qui puisse le protéger des abus d'un pouvoir sanguinaire. La pression de la communauté internationale est de nature à consolider la résistance du peuple syrien au dictateur. Je suis optimiste pour les résultats de cette conférence. Personne ne cherche une intervention étrangère. Les tueries et les actes de sauvagerie ont atteint un degré impardonnable. N'importe quel régime démocratique qui remplacera l'actuel pouvoir, sera solidaire de la cause du peuple palestinien.

Abdeljélil Bédoui (PTT) :
«Chaque fois qu'un dossier arabe se mondialise…un massacre s'en suit»

A titre personnel, je pense que la démarche de la diplomatie tunisienne est inacceptable dès le départ, surtout concernant la position unilatérale de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie. La Tunisie a une voix dans la Ligue des Etats Arabes. Elle devait rester solidaire avec cette structure. Il ne fallait pas faire cavalier seul. En plus nous avons des intérêts. La diplomatie tunisienne a toujours été modérée en tenant compte des intérêts de la Tunisie et en se concertant avec ses partenaires. C'est un tournant qui ne se justifie pas. En plus, ce tournant est dicté par des forces étrangères, comme Qatar. Pour toutes ces raisons, l'initiative est inacceptable. Cette rencontre vise apparemment à internationaliser l'affaire. Ainsi, la porte sera ouverte à l'intervention militaire des forces étrangères. Le processus risque d'échapper aux Arabes. L'expérience a montré que chaque fois où un dossier arabe se mondialise, cela débouche sur une intervention militaire. Un massacre s'en suit. Nous aurions pu rester dans le cadre arabe. La Syrie est un pays très délicat, dans une région très délicate. Par ailleurs, la diplomatie actuelle avec l'invitation de Hénya, au lieu de rapprocher les frères ennemis, est en train d'alimenter les tensions. En plus il n'y a pas de convergence entre le Gouvernement et le président. Le président accorde la priorité au rapatriement du président déchu d'Arabie Saoudite, alors que Hamadi Jébali, privilégie les relations stratégiques avec ce pays. Pour toutes ces raisons, je suis contre la tenue de cette conférence en Tunisie.


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