La décision d'expulser l'ambassadeur syrien à Tunis et de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie est «hâtive et déconcertante», ont estimé lundi plusieurs partis politiques. Le Parti Al Moubadara a estimé que cette décision est «unilatérale et contraire à la tradition diplomatique». «L'expulsion d'un ambassadeur devant être un ultime recours après avoir épuisé tous les recours diplomatiques», a considéré Al Moubadara, citant les efforts de la Ligue des Etats arabes et de l'Organisation des Nations unies qui continuent d'œuvrer afin de trouver une solution politique et d'épargner au peuple syrien les risques d'une guerre civile. Le Mouvement Ettajdid s'est dit étonné de cette décision «irréfléchie» qui ne tient pas compte de la complexité de la situation au Moyen-Orient et interdit à la diplomatie tunisienne d'agir efficacement pour empêcher une intervention militaire étrangère en Syrie outre l'impératif de protéger la communauté tunisienne en Syrie. Le Parti des forces du 14 janvier a estimé, pour sa part, que «les Etats-Unis d'Amérique et Israël trouveraient dans cette décision un appui à leur plan dans la région du Moyen-Orient». Il aurait mieux valu attendre que la situation en Syrie soit plus claire, a ajouté le parti, considérant que la situation en Tunisie exige «d'axer sur les préoccupations du pays et de ne pas s'ingérer dans les affaires d'autrui». Le Mouvement des Unionistes libres s'est dit «extrêmement étonné» de cette décision au regard des liens forts et séculaires établis entre la Tunisie et la Syrie, des intérêts économiques qui les lient et de la coopération culturelle unissant les deux pays. Le Parti de la Jeunesse Libre s'est dit préoccupé de la décision «hâtive» de la présidence de la République au regard de la situation que connaît le pays et de la non-considération des conséquences sur la communauté tunisienne en Syrie, exprimant son soutien au peuple syrien frère. Le Parti du Mouvement El Fadhila a plaidé pour le report de l'exécution de la décision d'expulser l'ambassadeur de Syrie à Tunis, afin de «ne pas ouvrir la voie à l'internationalisation de ce qui se passe en Syrie», appelant la diplomatie tunisienne à faire pression et à utiliser tous les moyens permettant de trouver une solution pacifique favorisant la prise du pouvoir par le peuple syrien sans aucune ingérence étrangère.