L'Association tunisienne d'esthétique et poétique a organisé les 2 et 3 mars dernier au Centre d'Art Vivant du Belvédère, deux journées d'études autour du thème : « Poétique artistique et citoyenneté » qui a réuni un grand nombre de spécialistes en matière d'art ainsi que des étudiants à l'école des beaux-arts et du design. Artiste-citoyen, citoyen-artiste, une interactivité de plus en plus présente qui suscite débat et réflexion. La première séance présidée par Mohamed Ali Halouani a focalisé sur l'art et son rapport avec la citoyenneté et la démocratie. Tahar Ben Guiza a mis l'accent dans sa communication « Pour un art d'inventer citoyen » sur l'importance de l'art dans la vie du citoyen. Farid Zahi s'est intéressé à « l'art arabe contemporain de la dissection à la critique ». Quant à Rachida Triki, elle s'est interrogée sur « L'art comme exercice démocratique ». La deuxième séance sous la conduite de Taoufik Chérif a permis à Saloua Luste Boulbina de montrer comment « L'artiste est un ange du bizarre ». « L'image résistance, la résistance en image » est l'étude présentée par Lotfi Mathlouthi. Brahim Amiri s'est penché sur « La création et les valeurs citoyennes », alors que Houcine Tlili a donné un éclairage instructif sur « L'art hors les murs en Tunisie ». Mahrez Hamdi a présidé la troisième séance au cours de laquelle Abdelaziz Labib a présenté une intervention autour du sujet « La scène scénographique : espace nouveau de citoyenneté », Hadhami Mahjoub a traité la dialectique : « Entre l'art révolutionnaire et la révolution sur l'art » et Ismael Mahnana a donné un aperçu exhaustif sur : «L'art, la divergence et la lutte contre la globalité ». La quatrième et dernière séance animée par Samir Triki a été consacrée à «L'art en tant que futur antérieur», étude proposée par Dagher Charbel, «L'éducation artistique et l'apprentissage de la citoyenneté» de Lotfi Hajlaoui et « la création et le dépassement » de Adel Bouallègue. A l'issue de ces interventions, deux tables rondes ont permis à de nombreux artistes d'apporter leurs témoignages sur leurs expériences respectives. La première table ronde sur « Actions artistiques et citoyenneté» animée par Moez Safta a donné l'occasion aux artistes Sana Tamzini, Hela Ammar, Salima Karoui, Sonia Kallel, Patricia Triki, Delel Tangour et l'artiste algérien Zineddine Bessai de donner leurs visions personnelles sur le rapport de l'art à la citoyenneté en évoquant leurs propres et riches expériences. « Théorie de l'art et exigence de la citoyenneté » est le thème de la deuxième table ronde animée par Jaleleddine Said. Elle a réuni un groupe d'artistes : Yamine Ben Toumi, Abdelhafidh Jebali, Soumeya Bibouh, Tahar Chebbeh, Hayet Laabidi, Nacer Abdelawi, Boutheina Nsiri, Ines Ben Mohamed, Basset Gharbi, Karim Belkadhi, Souad Hamdech et Nabila Mounadi qui ont développé chacun selon sa spécialité, les différents points de vue sur cette question. L'ouverture de l'art à la rue est une thématique de plus en plus exploitée depuis le 14 janvier 2011 et elle tend à avoir de beaux jours devant elle car c'est la seule alternative pour que l'art s'inscrive dans la société de manière décisive et se rapproche du citoyen en lui permettant, lui aussi à son tour, d'y participer efficacement.