«Poétique artistique et citoyenneté», le thème de ces deux journées d'études concerne l'étude des conduites créatrices, autrement dit, montrer comment le processus créateur, de la conception de l'œuvre jusqu'à sa fin, intègre à la fois le désir de faire, de vivre l'engagement, la manière d'appréhender l'œuvre et ses accidents de parcours. Toute cette mise en œuvre créative est un processus d'émancipation dans lequel l'individu s'implique et se transforme. Dans ma communication sur «L'art comme exercice démocratique», j'ai abordé la démocratie qui garantit, certes, l'égalité des citoyens, la liberté de consommation et le formalisme électoraliste, mais qui peut réduire aussi l'émancipation du sujet citoyen. L'art est essentiel et l'artiste une figure privilégiée pour la respiration d'une société. De nos jours, les pratiques d'art contemporain sont des pratiques interactives et relationnelles qui interpellent l'autre dans sa citoyenneté. On passe de l'art avec un grand A à des manières d'être qui sont de nouveaux dispositifs artistiques : installations, happening, one man show, slam, rap...Tous ces arts de la rue ont des manières d'être, de provoquer et de créer des interactions. On est dans un espace public ouvert à l'autre. Adorno, Marcus, Brecht et toute l'école de Francfort ont réfléchi à ces problèmes de distanciation, de prise de conscience et de son aliénation. Aujourd'hui, l'art contemporain croit à l'agir communicationnel et à l'interactivité sociale.