Les négociations entre le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et la Fédération Générale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) bloquées depuis des mois, et les atteintes aux libertés seront examinées demain par les syndicalistes lors du conseil des cadres. « Des décisions seront prises à l'issue de la réunion pour observer une grève générale s'il le faut », annonce le Professeur Hussein Boujarra, secrétaire général de la FGESRS. Des promesses, rien que des promesses…c'est ce que le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est en train de faire pour « louvoyer » les universitaires depuis des mois. En fait, aucune décision concrète n'a été prise par cette structure pour satisfaire les revendications des syndicalistes qui ont déjà fait l'objet d'un accord. « Le ministère ne change pas d'attitude et adopte toujours la même politique, celle des atermoiements », critique le Professeur Houssein Boujarra tout en rappelant que « le ministère n'a pas tenu ses promesses en ce qui concerne la fixation du calendrier des réunions des quatre commissions supposées se pencher sur les dossiers des universitaires. Le syndicaliste parle même d'un « blocage de négociations ». Cette question sera certes, largement débattue demain. D'ailleurs, les syndicalistes tiennent à leurs revendications et sont déterminés à faire démarrer les réunions des quatre commissions mixtes qui auront pour mission d'examiner respectivement la réforme de statut, la réforme du système d'enseignement, notamment le LMD, les revendications matérielles des universitaires et les mouvements et les mutations. Composition de la commission nationale Ce n'est pas tout. Le ministère a renoncé à d'autres accords déjà conclus dans ce sens. « Nous nous sommes mis d'accord sur la composition de la commission nationale qui aura pour tâche de se pencher sur le dossier de la réforme, mais le ministère s'est rétracté », signale le secrétaire général. Il précise à cet effet, « qu'il a été prévu que la commission nationale soit composée de 15 membres ». « Ils se présentent d'ailleurs, comme suit : cinq représentants du ministère, cinq syndicalistes et cinq autres membres élus de différentes structures pédagogiques (sciences humaines, sciences exactes, sciences appliquées et sciences économiques et juridiques) », enchaîne M. Boujarra. Sauf qu'une nouvelle proposition vient d'être présentée par le ministère. « Il propose d'inclure 13 présidents d'Universités dans la liste, d'où un constat de déséquilibre entre les différentes structures représentées », critique le secrétaire général. « Les responsables veulent nous imposer leur position. Ils ont même mis en cause les accords déjà conclus pour demander de les renégocier de nouveau », attire-t-il l'attention. Mais « les syndicalistes sont résolus à concrétiser ces accords et les faire avancer et non pas les rédiger de nouveau », réitère le Professeur Boujarra. Par ailleurs, les universitaires auront à faire face à des nouveaux problèmes avec l'actuel ministère lequel « a renoncé aux accords qui concernent les modalités d'élections des membres des commissions paritaires et des commissions de recrutement », critique le secrétaire général. « Nous avons demandé entre autres, à ce que les élections ne s'effectuent plus en une seule journée », explique M. Boujarra. Et de faire remarquer : « Les syndicalistes tiennent également, à ce que les élections auront lieu après les vacances scolaires tout en respectant les accords conclus ». « Ils sont d'ailleurs prêts à aller jusqu'au bout dans leur position pour observer une grève générale s'il le faut », enchaîne M. Boujarra. Toujours dans le même cadre, le secrétaire général annonce qu'un deuxième point sera examiné par les syndicalistes. « Une attention sera accordée à la question des libertés et les agressions qui ont eu lieu dans les différentes structures universitaires », précise-t-il. Comment vont-ils réagir par rapport à ce qui se passe ? Seront-ils capables d'endiguer ce fléau sans obtenir l'appui du ministère de tutelle qui se désengage totalement sous prétexte que les responsables des établissements universitaires sont indépendants et doivent gérer par leurs propres moyens la violence qui gagne du terrain.