Par Sofiene KHALFI - Assistant de l'enseignement supérieur Il est clair aujourd'hui que le voile intégral ou « Niqab » ne relève pas du commandement religieux mais de la tradition, wahabite en Arabie Saoudite et pachtoune en Afghanistan et au Pakistan… et pourtant elles sont des centaines aujourd'hui qui courent nos rues, prêchant une vraie « talibanisation » de notre pays. Elles continuent à cacher l'intégralité de leur visage en oubliant – ou en faisant semblant d'oublier –que, ainsi dissimulées, tournant le dos à l'Autre, elles ne suscitent que la peur et la défiance des adultes et surtout des enfants. Sommes-nous à ce point exécrables et impurs (puisque, pour elles, tous les laïques, modernistes ou progressistes… sont athées) pour qu'elles refusent tout contact, en dressant ce voile noir, synonyme de barrière qui entrave tout type de communication et de dialogue constructif. En effet, dans les pays occidentaux qui ont installé les assises d'une démocratie solide, des femmes se sont battues pour instaurer transparence et égalité entre les deux sexes… et, à mon grand étonnement, ce combat ne signifie rien pour ces silhouettes noires qui ne font qu'appliquer aveuglément les « sages » consignes de leurs hommes ou prétendants éconduits. Ces femmes, engluées dans l'accoutumance et l'isolement, feraient bien de gagner les territoires afghans ou saoudiens. Là-bas, elles auraient la conscience tranquille vu que personne ne les regardera de travers, et nul n'osera leur demander de montrer leur visage ! De grâce, où allons-nous ? Aucun verset du Saint Coran ne les oblige à se cacher. En fait, ce qu'elles font au juste, c'est qu'elles utilisent les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Alors, quel est leur vrai motif ? Ignorance totale des vrais préceptes de l'Islam ? Interprétation personnelle O combien dilettante et dangereuse du texte sacré ? Provocation ? Subversion ? Le sujet dérange. La controverse sonne le tocsin. En vérité, le scandale réside non pas dans ce choix qu'elles ont fait mais plutôt dans la claque qu'elles adressent à toutes les femmes partout dans le monde, ces femmes démunies qui risquent la mort rien que pour jouir un seul instant des libertés que ces « mounaqabett » méprisent. Hallucinant ! Je finis par citer le grand poète égyptien Ahmed Foued Najm, en espérant qu'un jour la lumière, la vraie, atteindra la conscience de ces " femmes " : « Si le soleil se noie dans la mer des ténèbres, Qu'une vague d'obscurité se répande sur le monde, Que la vision quitte les yeux et les consciences, Que les chemins se perdent dans les lignes et les cercles, O toi qui marche et qui tourne en rond, Toi qui crois tout comprendre, Tu n'as nul guide que les yeux des mots… "