Participation de l'armée à la mise en échec de 145 opérations de contrebande en mars et au sauvetage de74 émigrés clandestins somaliens Le colonel major Mokhtar Ben Naser, représentant du ministère de la défense nationale, a démenti catégoriquement, mardi 3 avril, à Tunis, de fausses déclarations attribuées au chef d'état major des armées concernant la décision de l'armée d'intervenir afin de faire respecter la loi, de mettre un terme à l'anarchie sous toutes les formes et ‘'siffler la fin de la recréation ‘' selon ses soit disant termes. Lors du point de presse périodique interministériel tenu, mardi 3 avril 2012, au palais du gouvernement à la Kasbah, le représentant du ministère de la défense nationale a ajouté que les missions de l'armée sont précises et fixées et qu'elle les remplit sous la conduite de l'autorité civile. Il a rappelé les déclarations que le chef d'état major des armées, le général Rachid Ammar, avait faites, devant les protestataires rassemblées à la place du gouvernement à la Kasbah, quelques semaines après le triomphe de la Révolution du 14 janvier, au sujet du soutien de l'armée à la Révolution, son engagement au service de la réalisation de ses objectifs et son attachement au caractère civil de l'Etat. Le colonel major Mokhtar Ben Nasr a affirmé que l'armée accomplit ses missions dans la neutralité totale vis-à-vis des courants politiques qui agitent la scène. S'agissant de la contribution de l'armée au maintien de la sécurité et à la défense de l'intégrité territoriale de la patrie, il a souligné que la situation sécuritaire en Tunisie s'est caractérisée, ces derniers temps, par la stabilité et le calme malgré les troubles et les tensions enregistrés dans certaines régions du pays. Le mois de mars a connu une augmentation dans le nombre des occupations de lieux (sits in) et des opérations de coupure de routes et de la voie ferrée, de façon anarchique. Il a été enregistré 19 occupations sauvages des lieux par jour, au cours du mois écoulé, et 8 opérations de coupures de routes et de voie ferrée, par jour également. Les unités de l'armée interviennent pour appuyer l'effort déployé par les forces de sécurité intérieure (police et garde nationale) afin de maintenir l'ordre public et faire respecter la loi, à l'instar de l'intervention dans la lutte contre les occupations sauvages des lieux et des opérations de coupures de routes et de la voie ferrée, et ce en faisant preuve de la plus grande précaution, et sous la supervision du représentant du parquet, avec la présentation des participants à la justice , vu le caractère anarchique de ces mouvements. Les groupes de protestataires les organisent, souvent, sans raison plausible. Les unités de l'armée contribuent aussi à la sécurisation des opérations d'acheminement des denrées alimentaires et des produits de consommation en général vers les circuits de distribution et les marchés municipaux et de gros, en accompagnant les équipes de contrôle affectées à cette tâche. 284 patrouilles ont été mobilisées dans le cadre de cette contribution qui a donné des résultats positifs et elle se poursuit. Lutte contre la contrebande et l'émigration clandestine Les unités de l'armée participent, par ailleurs, de manière active, à la lutte contre la contrebande et le trafic des marchandises de toutes sortes via les frontières avec la Libye et avec l'Algérie. Cette contrebande porte sur les carburants, le phosphate et dérivées, les médicaments, le bétail et toutes sortes de marchandises. Des points de contrôle supplémentaires ont été créés entre Gabès et Médenine, d'une part et entre Médenine et Ben Guerdane, près des frontières tuniso – libyennes, d'autre part. Les unités de l'armée et les forces de sécurité intérieure ont réussi à déjouer et à mettre en échec de nombreuses opérations de trafic et ont saisi d'importantes quantités de marchandises et des armes à feu. 154 opérations de contrebande ont été déjouées. Le colonel major Mokhtar Ben Nasr a signalé le caractère très organisé que les opérations de contrebande et de trafic commencent à revêtir, au point qu'elles sont accomplies au moyen de convois entiers de voitures dont le seul convoi comprend, parfois, 30 voitures. Au même moment, les unités de l'armée nationale déployées sur l'ensemble du territoire national participent à la lutte contre l'émigration clandestine inorganisée vers l'Europe, à partir des côtes tunisiennes et des côtes libyennes, aussi. Elles ont déjoué deux tentatives d'émigration clandestine par mer, et ont pu sauver, au mois de mars, 74 émigrés somaliens se rendant clandestinement par voie de mer vers l'Europe, à partir des côtes libyennes. Ces somaliens ont été placés dans le camp de réfugiés de Choucha sur les frontières tuniso- libyennes qui abrite quelques 3000 réfugiés du Soudan, Somalie, Ethiopie et Erythrée. Ces réfugiés souffrent de leur long séjour dans le camp où les conditions sanitaires se sont détériorées, suite au manque d'entretien, les ouvriers qui y travaillent ayant été renvoyés. Le camp est gardé par les unités de l'armée et les forces de sécurité intérieure. Sa direction et sa gestion sont assurées par le Haut Commissariat des Réfugiés des Nations Unis. Les réfugiés qui y sont hébergés observent souvent des grèves de la faim et protestent contre leurs conditions de séjour. Le colonel major Mokhtar Ben Nasr a insisté sur la nécessité de fermer ce camp et de penser à des solutions sérieuses à la situation. Au cours du mois de mars, 55 réfugiés des pays précités ont été rapatriés. Salah Ben HAMADI