L'espace Semia achour à la Soukra expose l'œuvre de Walid Zouari. L'exposition personnelle de l'artiste déploie une ouvre homogène d'un plasticien (formation graphiste) qui se préoccupe de couleurs et de combinatoires de surfaces et d'aplats très dynamiques et très équilibrées. Les formes sont beaucoup plus suggérées que précisées par des contours, des cernes ou des définies légères. Les formes se distinguent par opposition non brutale; le peintre opère des passages de plans et de couleurs très nuancés et fins. L'œuvre est structurée selon des espaces verticaux ou horizontaux identifiée comme autant de plans sécants tirés sur les masses pour dire la différenciation et signifier l'expression. La composition est tiraillée entre un plan double un haut et un bas possédant une autonomie relative puisque les deux plans maintiennent des relations d'analogue au niveau de la forme et de la couleur et produisent une harmonie dynamique jamais totalement semblable et identique. C'est par une démarche non géométrique que le peintre souhaite construire un espace de l'à peu près qui octroie à sa toile le statut de non fini et de non achevé mais qui souligne que le peintre ne cherche pas à dire avec précision les choses, très souvent le dessin ne joue pas de rôle important. Il est noyé dans une approche essentielle suggérée à peine surtout dans les toiles de petites dimensions où toutes les techniques de la transparence, des rappels, sont utilisées. Les grandes toiles sont davantage structurées et connaissent même le maintien des lignes et du dessin comme éléments constructifs des formes et rendent l'expression plus saccadée, plus géométrique et plus lourde. Les toiles de petites dimensions produisent des effets légers et éthérés. Walid Zouari hésite à choisir entre deux modes de réalisation artistique et rejoint l'expression structurée de Mourad Harbaoui et l'ambiance lumineuse de Mongi Maatoug. En vérité, la ressemblance avec les deux peintres n'est pas effective, elle n'est que suggérée. Harbaoui peint dans la continuité tandis que Walid Zouari peint dans la discontinuité, dans un rythme saccadé. Harbaoui a un recours fréquent à la figuration et aux couleurs quelque fois violentes et différenciées, Maatoug nage dans le flou. Il est minimaliste et ne se réfugie pas dans les aplats mais dans des dynamiques chromatiques de la nébuleuse. . EN fait les trois peintres sont des proches parents éloignés ou des faux frères. Walid Zouari continue à croire en paraphrasant Maurice Denis qu'un tableau est beaucoup plus qu'une représentation d'un champ de bataille ou d'un nu. Il est une surface sur laquelle les couleurs sont dans un certain ordre assemblées. Walid Zouari applique ici la formule très connue de Maurice Denis. IL est tout simplement, pour le moment, un peintre d'abstraction lyrique, aux portes de l'expression. Walid Zouari est en train de se rassembler pour se joindre à tous les peintres, qui avant lui, ont tenté l'aventure de l'art dans notre pays. Lui aussi trouvera sa voie, celle de la liberté et de la création.