Le syndicat général de l'enseignement secondaire a lancé un mot d'ordre de grève pour le 26 avril courant dans tous les établissements d'enseignement secondaire (collèges, collèges techniques et lycées) en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle d'appliquer les anciens accords portant sur les principales revendications des enseignants. Selon un communiqué publié hier par le syndicat, seuls les professeurs d'éducation physique chargés de veiller sur le bon déroulement des épreuves du «Bac sport» ont été invités à ne pas participer à cette grève. La décision du recours au débrayage a été prise lors d'une récente réunion extraordinaire de la commission administrative extraordinaire du syndicat tenue sous la présidence de Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). «Les autorités de tutelle semblent avoir fait machine arrière en ce qui concerne l'application des divers accords conclus ces derniers mois. Ainsi, le ministère de l'Education n'a même pas fait les démarches nécessaires pour la publication des décrets relatifs à ces accords dans le journal officiel de la République Tunisienne (JORT)», explique Lassaâd Yaâcoubi, secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire. Et d'ajouter:« Le ministère de la Jeunesse et du Sport refuse également l'application d'un accord conclu le 18 octobre 2011 avec le syndicat et portant sur l'avancement professionnel des professeurs d'éducation physique recrutés après 2005». Les accords conclus entre le ministère de l'Education et le syndicat portent notamment sur la révision à la hausse des quotas des enseignants concernés par l'avancement professionnel, et le lancement de négociations pour l'adoption d'un statut particulier pour les professeurs d'enseignement secondaire. Abaissement de l'âge du départ à la retraite En ce qui concerne l'avancement professionnel, l'accord conclu avec l'ancien ministre de l'Education stipule que les promotions doivent concerner au moins 35% des enseignants à chaque session, et ce uniquement sur la base de l'ancienneté et de la compétence. Pour ce qui est du statut particulier des professeurs, le syndicat s'attache notamment à l'adoption de nouveaux critères en matière de recrutement, dont notamment l'âge du candidat et l'année d'obtention du diplôme, ainsi qu'à l'abaissement de l'âge du départ à la retraite à 55 ans au lieu de 60 ans actuellement. Du côté du ministère de l'Education, on estime, en revanche, que «rien ne justifie le lancement d'un mot d'ordre de débrayage actuellement d'autant plus que le dialogue se poursuit sur les diverses revendications des enseignants». Les services du ministère précisent, dans ce registre, qu'ils viennent juste de soumettre un projet de statut particulier des professeurs d'enseignement secondaire au syndicat. Ces mêmes services notent que la publication des accords déjà conclus dans le JORT sous forme de décrets est une formalité sans grande importance. « La position du syndicat est d'autant plus étonnante que nous avons fait preuve de beaucoup de franchise en précisant à nos partenaires syndicalistes que des questions telles que la révision à la hausse du taux des enseignants concernés par les promotions ou encore la révision à la baisse de l'âge du départ à la retraite des professeurs ne peuvent être examinées que dans le cadre du prochain round de négociations entre le gouvernement et l'UGTT», précise une source autorisée au ministère. Walid KHEFIFI