Personne n'en disconvient : la mode est un phénomène en perpétuel changement, en continuelle rénovation. Chaque saison, pour ne pas dire chaque jour, une nouvelle création fait son apparition. Les moyens de communication ayant eux même suivi la cadence : TV, chaines satellitaires, internet, sans oublier ces monstres volants supersoniques rapprochant les distances et réduisant les interminables voyages de naguère à leur plus simple expression, à une poignée d'heures. D'où la rapidité désormais fulgurante pour une quelconque originalité paraissant même aux fins fond d'une contrée extrêmement éloignée de se propager à la vitesse de l'éclair comme une trainée de poudre aux quatre coins de la planète. Chaque jour, il y a du nouveau...
Milieux huppés Il serait utile de relever certaines tendances qui malheureusement sont en voie de se propager de façon fort insidieuse du coté de chez nous et particulièrement chez nos adolescents appartenant à certains milieux dits huppés. L'on se rappelle tous les cheveux longs qu'on emprisonnait dans une serviette pendant la sieste nous privant de mettre la tête sur l'oreiller pour qu'ils soient l'après-midi pendants allègrement raides sur nos épaules. Puis vinrent les pantalons si larges en bas qu'on les qualifiait de pattes d'éléphants avec des polos synthétiques et ajustés de façon fort moulante au corps. S'ensuivit une accalmie relative avec de temps à autre une timide percée concernant surtout les jeans qu'on s'ingéniait à les évaser, à les serrer, à les lacérer, à les raccourcir à différents niveaux, etc. Des petites bricoles ne portant pas trop à conséquence et que les parents suivaient avec plutôt une discrète pointe à peine voilée de réprobation (surtout en ce qui concerne les pantalons nouvellement acquis et au prix d'énormes sacrifices des fois et que l'on découvre le lendemain partis en lambeaux pour faire comme les copains).
Des goûts discutables ! On commence à aller vers un déviationnisme suspect, en flagrant contraste avec nos normes et traditions solidement ancrées depuis la nuit des temps. On commença par se barboter la tignasse à l'eau oxygénée redevenant du coup un petit blondinet. Puis apparurent des teintes vestimentaires inhabituelles jusque là chez la secte masculine : rose, turquoise, pistache etc. Comble de l'incongruité, même nos arbitres se piquèrent au jeu et se mirent à parader sur nos pelouses avec des tenues bariolées certes bien visibles à mille lieues mais manquant à notre humble sens de ce qui les a toujours caractérisés...L'homme en noir imposant, redouté, aux décisions appliquées et suivies à la lettre est de plus en plus contesté même par les jeunes gamins ; pire, des fois il est sujet à des agressions verbales et physiques à son endroit ! Passe encore pour ce gel dont leur quasi majorité ne quitte la maison le matin sans en inonder la tignasse avec des sinusites comme corollaire inévitable à plus ou moins longue échéance. Un autre pas a été sournoisement franchi dans la foulée sans qu'on n'y mette un terme, qu'on ne crie au scandale car annonciateur de dérapages plus poussés, autrement irrecevables, inadmissibles : des cheveux portant toute les couleurs et nuances de l'arc en ciel chez nos garçons ! Où sont les parents ? Comment une administration scolaire tolère-t-elle à ces écoliers d'accéder aux cours ? Il est notoire que les proviseurs évitent généralement les conflits avec les élèves, mais il est des lignes rouges à ne point dépasser. Et se présenter au lycée avec une aquarelle au sommet du crâne en est une n'en déplaise à certains préférant jouer à l'autruche à des fins bien connues. Leur interdire ce coloriage n'entre nullement en conflit avec les libertés individuelles qu'ils se targuent de proclamer à tout bout de champ à qui veut bien les écouter ; aucune interférence possible ne peut être évoquée dans les cas d'espèce. S'agissant en fait de préserver notre identité, de protéger notre authenticité.
Des boucles d'oreilles !!! Et pour conclure, une sorte de cerise sur le gâteau si vous voulez bien, la dernière trouvaille de nos enfants censés appartenir au sexe masculin( ?) : les boucles d'oreilles rien que moins !!! Oui, nos garçons s'affichent désormais avec un pendentif, une boucle à l'oreille en toute arrogance et bombant le torse. Certes le phénomène est encore circonscrit uniquement à certaines régions ; mais il est à craindre qu'avec le temps, l'on ne s'habitue à côtoyer, à banaliser et donc à admettre cet aspect le moins que l'on puisse dire marginal, et que ses adeptes ne finissent par envahir le restant des espaces encore sains et vierges. Et cela ne s'arrête pas là! Un discret maquillage (encore heureux) des yeux, des pommettes, des sourcils complète ce tableau de cauchemar. Le plus ulcérant dans cette situation tragi -comique, les commentaires s'y référant d'un animateur sur une chaine privée et à une heure de grande écoute, qualifiant « ces moutons de Panurge » comme parfaitement au fait des récents progrès de la mode, les félicitant presque d'être en adéquation, en phase avec le restant de la jeunesse mondiale. Ils auraient contribué à innover une méthode ancienne d'exploitation dans un domaine agricole ; à créer même un minuscule bidule de nature à nous aider à économiser de l'énergie ; à découvrir une nouvelle formule médicamenteuse enrayant enfin un fléau tenace ; que nous les aurions vénérés, idolâtrés, encensés et couverts de lauriers. Mais les glorifier pour le port de boucles d'oreilles est un pas que toute personne responsable et qui se respecte se gardera bien de franchir. En fait, il y a des phénomènes qui choquent les yeux et font du pied de nez à nos traditions. On vous taxera de « rétro », si vous trouvez cela bizarre !