Agé de vingt cinq ans, ce jeune soldat n'avait jamais pensé que sa vie allait virer au désastre, et qu'il serait responsable de la mort de son ami voisin du quartier. Est-ce que l'état d'énervement l'a poussé à tuer ? Est ce une rancune envers ce voisin fournisseur de drogue ?remède que l'inculpé utilise pour minimiser les souffrances dues à une maladie grave Si ce prétexte est vrai, n'est-il pas pris en charge par l'hôpital militaire pour se soigner? Tant de questions auxquelles il est vraiment difficile de trouver une réponse. Ce jeune soldat, très fatigué à cause d'une faible immunité était contraint de prendre des doses de produits stupéfiants. De l'aqualine. Est-ce un traitement légal ? Non. Autrement il en aurait pu bénéficier gratuitement de l'hôpital et ses médecins traitant lui en auraient certainement prescrit. Son voisin de quartier, victime dans cette affaire s'est chargé de lui procurer ce produit spécifique. Il lui procurait certaines doses moyennant des sommes en fonction de la quantité. Cela s'est avéré une occasion pour le dealer pour soutirer à chaque fois plus d'argent au jeune homme. Au soir du 24 Juillet 2010, le soldat est venu prendre sa dose comme à l'accoutumée, puis il a demandé au vendeur de lui en procurer encore. Devant le refus de ce dernier, une altercation a eu lieu qui a vite dégénéré en vraie bagarre. Echange de coups de poings et d'insultes. Fou de rage le soldat est rentré chez lui s'est armé d'un couteau et est revenu à la charge en se pointant devant le domicile de la victime. A la sortie de ce dernier, le combat a repris de plus belle et puis d'un reflexe inexpliqué, le soldat asséna deux coups de couteau l'un en pleine poitrine, le second lui balafrant le visage. La victime tomba à même le sol. Il y avait du sang partout. La forte hémorragie est venue à bout du dealer qui a succombé à ses blessures. Le neveu de la victime est accouru pour secourir son oncle, il a eu également sa part puisque un coup de couteau est venu lui balafrer la joue. Une fois son acte accompli, le jeune soldat est rentré chez lui et a tout de suite informé son père. Ce dernier est arrivé à le raisonner, il l'a accompagné à la caserne, a informé ses supérieurs de l'acte que son fils venait de commettre. Il a été mis en état d'arrestation avant d'être transféré aux locaux des enquêteurs de la police. L'inculpé, bien que reconnaissant l'agression a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de tuer, c'était juste pour menacer la victime. Cela n'était l'avis du juge de la chambre de mise en accusation qui a considéré le délit comme meurtre avec préméditation étant donné que l'agresseur est rentré chez lui pour revenir armé d'un couteau au domicile de la victime. Il a été traduit devant la 2ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de son forfait. L'avocat de la partie civile a demandé l'application stricte de la loi. Il considère le soldat coupable de meurtre avec préméditation. Le fait de rentrer chez lui pour s'armer d'un couteau et revenir à la charge est une preuve concrète des intentions réelles du meurtrier. Par contre, l'avocat de l'inculpé a prié le juge de faire ausculter son client par un médecin afin qu'il puisse déterminer l'état psychologique au moment où il avait commis son acte. Il a noté également le défaut de procédure puisque le juge d'instruction ne s'est pas déplacé sur les lieux du crime pour constater le décès. Il s'est limité à voir le cadavre à la morgue. Le verdict sera prononcé ultérieurement.