Entre la victime et l'inculpé il y avait une relation de bon voisinage. Ils sont issus du même quartier, je dirai de la même rue et leurs domiciles ne sont séparés que par quelques maisons. Ils ont grandi dans un quartier chaud. Un simple malentendu, pourrait amener les antagonistes à se confronter sans merci. Des fois la mort attend au tournant. Cette affaire s'est déroulée au courant du mois d'Août 2009. La victime dans cette affaire est un jeune homme, la trentaine environ, connu par son caractère ombrageux et ses nombreux accrocs. Il avait en sa possession une mobylette que son frère lui a envoyée d'Italie où il réside. C'est une mobylette qui a attiré l'attention du voisin. Ce dernier a émis le vœu de l'acheter. Le prix fixé était de l'ordre de 1200 dinars. Après accord, l'acquéreur a payé une partie de la somme avec une promesse ferme de compléter le montant dans les plus brefs délais. Il a pris possession de l'engin. Seulement il était convenu qu'il ne pouvait circuler avec que lorsque tous les papiers seraient en règle et la mobylette enregistrée à l'administration. L'inculpé n'a pas jugé utile de tenir promesse et il a commencé à circuler avec la moto. Au cours d'une journée il s'est déplacé de son lieu de résidence d'une cité du nord-ouest de la capitale jusqu'à la banlieue nord pour profiter d'une journée de plage. Alors qu'il avait pris le chemin du retour, il a été arrêté par les agents de l'ordre pour un contrôle de routine. Evidemment, n'ayant pu présenter les papiers de la moto, les agents de l'ordre saisi la moto et l'ont transférée à la fourrière municipale en attendant la présentation des papiers. Le jeune est rentré chez lui. Une fois sur les lieux il est allé voir son voisin pour lui demander les papiers. Il lui a fait part de la saisie de la mobylette. D'une simple discussion, c'est devenu carrément une dispute au cours de laquelle un échange de propos malveillants. Tous ceux qui étaient présents ont fait en sorte de séparer les deux jeunes hommes. L'inculpé est rentré chez lui. Quelques minutes plus tard, le voisin enragé revient à la charge. Il vient taper à la porte du domicile du jeune homme pour lui faire savoir qu'il a été délesté de son portable. Il lui a demandé de venir chercher avec lui où il aurait pu le perdre tout en lui avouant avoir des doutes et l'a soupçonné d'être l'auteur du vol. Après l'avoir accompagné et cherché partout sans trouver le fameux portable le jeune homme est rentré cette fois chez lui, a regagné sa chambre et s'est préparé pour dormir. Le destin voulait autrement. En effet à peine avait-il commencé à somnoler que son frère cadet s'amène et lui fit savoir que leur père a été tabassé par le voisin. Il a été dirigé vers l'hôpital. C'était à ce moment que le jeune homme ne pouvant plus admettre cette obstination du voisin à chercher la bagarre, a quitté son lit est allé vers la cuisine, s'est armé du premier couteau qui se trouvait sur la table et est sorti en courant en direction du lieu où se trouvait son voisin. Ne l'ayant pas trouvé, il s'est dirigé vers son domicile. La mère de la victime a essayé de l'empêcher de toucher à son fils en lui demandant de se débarrasser du couteau, la réponse était tellement sèche il l'a poussée. Cette dernière a chuté et a eu une fracture du bras. Sans réfléchir il a commencé à asséner des coups. Plusieurs coups partaient dans tous les endroits du corps. Le voisin surpris par les coups qui pleuvaient, a fléchi, a chuté, un dernier coup est venu assommer carrément la victime. C'était le coup fatal. Le rapport du médecin légiste stipule que le jeune est décédé des suites d'une hémorragie au niveau du poumon droit suite à la blessure profonde causée par un objet pointu. Ainsi que plusieurs autres blessures au niveau de plusieurs endroits du corps. Une fois son forfait accompli, il s'est débarrassé de l'arme du crime en la jetant tout près de la victime et s'est enfui. Il a pu rejoindre une ville côtière au nord du pays où résidait un de ses cousins. Il lui a demandé de l'aider à quitter illicitement le territoire. Mais la cavale n'a pas trop duré car les efforts des auxiliaires de la justice ont permis de l'arrêter. Ces derniers ont été alertés par les voisins. C'est grâce aux renseignements qu'ils ont fourni que l'affaire a été élucidée. Dès le début de l'enquête le jeune homme a avoué avoir asséné des coups de couteau mais a nié la préméditation car c'est sur une prise de tête et sous l'emprise de la colère en sachant que son père ait été agressé qu'il ait perdu son self contrôle et s'est vengé de celui qui a osé porter atteinte à l'intégrité physique de son paternel. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de meurtre avec préméditation. Il a écopé de 25 ans de prison