Abdekader Ayèd fut un artiste connu et reconnu à l'échelle nationale et internationale. Il était un des plus authentiques et des plus illustres représentants de ce grand renouveau de la céramique d'art de l'après guerre. Pour commémorer sa mémoire, sa fille Fatma Ayèd Somai a organisé au centre culturel Néapolis, une exposition retraçant ses œuvres. La variété des techniques utilisées comme celle des sujets abordés donne un témoignage vivant du talent de ce Potier. Adepte de l'harmonie des matières et des couleurs, Abdelkader Ayèd a excellé dans son œuvre. Au-delà du décor qu'il représente avec justesse, l'artiste sait retracer l'atmosphère des scènes qu'il a retenues et qu'il a souhaité exprimer. . Sa peinture est animée de plans, de formes où les couleurs, lumière et transparence recréent des paysages et du vécu des Tunisiens. Ses teintes en bleu, jaune, vert dégagent une énergie chaleureuse, intense et inouïe. Ses paysages denses, riches en mouvement traduisent ce désir de partager des instants de vie, moments volés ou consentis, regards tendres sur son environnement. Ces instantanés, recherchés ou spontanés, parlent de nous, des autres, des enfants, des femmes, des artisans, des coutumes et des traditions relatés avec sincérité. Abdelkader Ayèd s'avère un fin créateur doué d'une grande sensibilité. Mohamed Rached Khayati avoue une grande admiration pour ce Potier céramiste. « Personnellement, je garde encore en mémoire l'image pittoresque d'un "vieux" céramiste "tapi" dans son échoppe-atelier de l'ex-rue de Yougoslavie (actuellement, rue Radhia Haddad) à Tunis et totalement investi dans l'ouvrage. Il décorait au pinceau et à main levée céramique et verre. Seule indication sur l'enseigne, "L'Art du Feu". Le week-end, c'est dans son atelier et point de vente de sa ville natale Nabeul, qu'on pouvait admirer Feu Abdelkader Ayèd à l'ouvrage. Justement, la photo de profil de l'évènement dédié au défunt céramiste représente la fresque typique et très originale qui ornait fièrement la façade du magasin de Nabeul. Plus qu'un artisan, c'était un artiste. Il a en effet, de par son sens de l'innovation et sa créativité, donné ses lettres de noblesse à une céramique artistique d'un genre nouveau. Je salue sa fille Fatma et sa petite-fille Imène Somaï pour cette louable initiative tout en espérant que d'autres descendants de familles connues pour ce qu'elles ont donné à l'artisanat nabeulien feront de même et honoreront leurs ancêtres artisans ». Et comme l'exprime sa fille Fatma : « C'est le potier habile et passionné. J'ai toujours admiré son génie de céramiste. Son génie est de la même nature que celui du souffleur de verre. De ses mains il donne le souffle… Voilà pourquoi nous étions nombreux à l'aimer »