Par Khaled Guezmir - Qui aurait cru, il y a à peine deux ans que le bonhomme de Corrèze et ancien Premier secrétaire du Parti socialiste français François Hollande, pouvait un jour renvoyer le « bulldozer » Sarkozy à ses méditations ! Eh bien… il l'a fait cet enfant du terroir profond de France, brillant énarque, économiste de formation, homme d'appareil mais simple et affable avec… un sens de l'humour très particulier et très apprécié et une proximité certaine avec le bon peuple de France. A plus d'un titre, il me rappelle le très populaire Jacques Chirac, originaire lui aussi de Corrèze ! Après François 1er et François Mitterrand, il sera ce 3ème « François » à gouverner la France et présider à ses destinées en cette période trouble de son histoire et celle de l'Europe. Cet homme pugnace, un bûcheron de travail avec un air si « normal » comprenez gentil, humble et direct dans sa générosité et sa bonne humeur, un Français comme on les aime fraternel et chaleureux, il aura à « réparer » comme il l'a martelé à la Bastille ce dimanche 6 mai 2012, après son triomphe, « les brisures, les cassures, les brûlures » de son prédécesseur de droite en promettant de rassembler à nouveau les Français avec toutes leurs différences mais surtout d'être le Président de la jeunesse de France ! Le poulain de Mitterrand stratège de la force tranquille comme son maître et malgré une conjoncture difficile a réussi le pari de faire tomber la « la forteresse Sarkozy » soutenue par le monde de la finance et des grosses affaires mais aussi par les médias français noyautés par des hommes acquis à sa cause. François Hollande va devoir réconcilier les Français avec leurs valeurs de toujours, celles de la liberté mais surtout la justice sociale si profondément revendiquée, exigée par le corps électoral, les classes moyennes et surtout les jeunes sans emploi. La France, 5ème puissance du monde est loin d'être un pays pauvre. C'est même un pays riche et exportateur excédentaire, mais de plus en plus agressé par les délocalisations et la concurrence des produits asiatiques sans oublier la dette publique et le déficit budgétaire colossal. Comme toute l'Europe et à l'exception de l'Allemagne, la France vit à crédit. La croissance, quant à elle, depuis l'avènement de M. Sarkozy, a été rarement positive et toujours proche de 1 à 2%. La gouvernance européenne l'accule, en plus à plus d'austérité, ce qui grève le pouvoir d'achat des classes laborieuses et moyennes et limite l'accumulation nécessaire de l'épargne et de l'investissement. Comme dans toute l'Europe, la tendance c'est de consommer à crédit et non des fruits de la production et de la rentabilité. Ce virement à gauche prévoit la nécessité de dumper le social et la consommation, qui seront accompagnés par l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages français mais au prix d'une pression fiscale d'envergure qui touchera les grandes fortunes. C'est ainsi la droite va attendre le « Prince charmant » de pied ferme car le risque des fuites de capitaux et des délocalisations est plus que certain. C'est la règle ! Mais Hollande a des atouts D'abord, la ferveur des Français qui veulent reprendre possession de leur pays, non pas au sens du Front national de Marine Le Pen, mais au niveau économique et culturel. L'Europe est appelée à un réajustement structurel pour éviter, d'abord, un cataclysme social et surtout pour faire face à l'invasion asiatique qui a décimé en grande partie l'industrie européenne et même américaine. Le vrai danger pour la France n'est pas comme l'affirme le Front national, l'émigration, mais cette malédiction qui consiste en la sinistrose de la machine de production totalement affectée par les produits chinois et autres. Le défi de Hollande c'est de réhabiliter l'industrie française et son savoir faire, relancer les PME et l'investissement et surtout permettre à toute cette jeunesse bien formée et instruite de lancer ses propres projets. Les jeunes émigrés diplômés des universités et écoles techniques françaises peuvent à nouveau espérer. Mieux encore au lieu d'être un fardeau comme l'affirme Marine Le Pen, ils peuvent être une partie de la solution en insufflant une nouvelle dynamique d'entreprenariat et de création d'emplois nouveaux. François Hollande est finalement plus qu'un grand espoir pour la France plurielle. C'est une nouvelle voie et une nouvelle vision positive, pragmatique, dynamique et humaine ! La Tunisie, en ce moment, ne peut que partager ces instants de pur bonheur des Français amis ! K.G daassi BEN HASSINE - paris