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La société civile est-elle bien armée pour réagir à la violence par la non violence ?
Controverses
Publié dans Le Temps le 12 - 05 - 2012

«Le plus difficile reste à faire» commente Nabila Hamza, présidente de la Fondation for the future
«Foundation for the future » qui dispense actuellement un programme de formation en direction de la société civile s'étalant sur quatre jours allant du 10 au 14 du mois en cours compte développer les skills des acteurs de la société civile pour agir d'une manière efficiente à la violence qui sévit dans notre pays.
Il s'agit en fait de combattre la violence en s'armant des mécanismes de la non-violence. Programme assez original que la présidente de la fondation installée en Jordanie, nous en parle.
Le Temps : Diffuser la culture de la non violence pour combattre la violence. La thématique de ce séminaire est assez originale. Sauf que le problème est que la violence n'émane pas de la société civile mais d'une frange de la société que nous connaissons tous. Qu'en pensez-vous ?
Nabila Hamza : En fait ce n'est pas un séminaire, il s'agit plutôt d'un cycle de formation à travers des conférences et des ateliers de développement des compétences. On a commencé par aborder cette thématique qui consiste à former les acteurs de la société civile à cette nouvelle « culture de la non-violence durant les changements sociaux » qui n'est autre que la culture de résistance par les moyens pacifiques. La Tunisie traverse une période de transition caractérisée par des polarisations idéologiques et politiques entre sécularistes encore dits les “laïcs'' et les islamistes, entre la gauche et la droite, etc. cette polarisation a été accompagnée par des actes de violence extrême contre les magistrats, les avocats, les journalistes, les femmes, les citoyens, etc. Cela est inacceptable et ce n'est pas digne d'un pays qui se forge l'image d'un modèle de la transition démocratique dans le monde arabe. Notre rôle consiste à ouvrir les portes du dialogue, et de rechercher les mécanismes de la communication, car comme le disait Ghandi « La violence commence quand les portes du dialogue sont fermées ». Pour dépasser les violences idéologiques et politiques nous devons tous agir pour instaurer les mécanismes du dialogue en apprenant à accepter l'Autre, à l'écouter, à exprimer notre refus par les moyens pacifiques et démocratiques. Il est vrai que maintenant on considère que la violence émane des salafistes, mais nous devons agir pour casser ce cycle de violence non pas en répondant par la violence mais par la non-violence. Cela se fait en construisant des canaux d'échanges. Il faut commencer par comprendre la philosophie de la non-violence qui a une base théorique qu'on doit appréhender en profitant des écrits en ce sens comme ceux de Gene Sharp, Gean Marie Muller, Stéphane Hessel, etc. Sans oublier Mahatma Gandhi resté un symbole de la résistance pacifique. On passe par la suite à la pratique pour apprendre à développer des stratégies de non-violence. « Comment utiliser l'arme du dialogue pour s'opposer à la violence ? » C'est là toute la question. Pour protester et s'opposer il y a plusieurs techniques qui ont montré leur efficacité comme la désobéissance civile, la grève de la faim, etc mais que l'on doit savoir utiliser à bon escient.
Comment agissez-vous pour aider la société civile pendant cette phase de la transition démocratique ?
C'est une fondation internationale, dont la mission est de mettre en œuvre un programme d'appui à la société civile. Parmi les principales activités que nous envisageons dans le cadre de ce programme est celle qui permet renforcer la capacité de la société civile en termes de lobbying et de plaidoyer à travers des formations. On travaille aussi à l'ouverture d'espaces de débats. On détecte les besoins pour proposer par la suite un agenda. Nous nous sommes rendu compte, en effet, que les jeunes à l'intérieur du pays sont assoiffés de débats. Donc plus on ouvre l'espace de débat mieux c'est.
Notre action s'inscrit dans un programme plus vaste d'appui à la société civile avec la collaboration de l'Institut arabe des droits de l'Homme. Cela a commencé bien avant la chute de Ben Ali et ce n'est qu'après le 14 janvier que nous avons pu profiter de l'espace de liberté qui s'offre à nous. Nous apportons une aide financière et technique aux associations et ONG crées après le 14 janvier qui sont porteuses des valeurs de la démocratie.
Croyez-vous vraiment que jusque-là la société civile a eu une influence de premier rôle pour imposer des changements sur l'échiquier politique ?
Nous sommes l'un des rares pays où la société civile est un acteur fondamental du changement. Les différentes composantes de la société civile, les associations de femmes, les syndicats, etc. On n'oubliera pas d'insister sur le fait que le mouvement des droits de l'Homme en Tunisie est le plus ancien dans le monde arabe. La première Ligue des droits de l'Homme a été créée en Tunisie. L'Institut arabe des droits de l'Homme y a apporté son appui, bien entendu, pour diffuser la culture des droits de l'Homme. Il y a toute une génération de militants des droits de l'Homme formée en Tunisie à travers l'Institut des droits de l'Homme malgré les difficultés et les restrictions. Elle a essaimé dans l'ensemble des régions.
Cela dit, le plus difficile reste à faire pour passer d'un rôle d'opposant à celui d'un acteur du changement, celle aussi d'une force de suggestion et de construction. La société civile se doit de participer à la prise de décision au plan local et national. Nous tâcherons d'aider les acteurs de la société civile, pendant cette phase de la transition démocratique et de rédaction de la Constitution pour les amener à réfléchir au modèle de décentralisation que nous allons avoir dans l'avenir. En ce sens où les populations doivent prendre des décisions à l'échelon local avant de passer au plan national. Les acteurs de la société civile doivent jouer un rôle dans les élections municipales notamment dans la mobilisation des citoyens, en imposant l'égalité des genres et en préparant des candidats jeunes.
Mais le problème est que toute opposition à l'action du gouvernement est à chaque fois violemment réprimée. Qu'en pensez-vous ?
Qu'il y ait une brimade de la société civile cela ne doit pas nous empêcher d'aller de l'avant. On est conscient que le pouvoir se conquiert il n'est jamais offert par personne. La liberté aussi. Il faut donc s'engager dans des batailles successives pour légitimer l'action de la société civile. Le changement doit s'opérer dans la société civile elle-même qui doit montrer sa crédibilité en observant les règles de la démocratie participative, de transparence, de la bonne gouvernance, l'alternance du pouvoir, etc. La légitimité s'obtient à force de travail et en fixant auparavant les priorités.
Mais malgré les difficultés à se faire entendre en cette période de transition, personne ne peut nier qu'il y a un nouvel espace, une dynamique de fleurissement de la société civile bien différente de celle qui existait avant. Ben Ali se targuait de 10 000 ONG et associations qui n'étaient en fait que factices car progouvernementales. On les appelle des ‘'GONGOS''. Ils n'étaient pas de véritables acteurs de la société civile, mais plutôt des ONG factices car non paramétrées. On entend par-là le fait d'observer des critères d'indépendance, de transparence et de défense des intérêts communs.


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