Qu'elle est la place des femmes dans le paysage des TIC ? Quel est le rôle des TIC pour atteindre les objectifs du Millénaire ? Et comment tirer parti du rôle de catalyseur que jouent les TIC pour ouvrir des perspectives aux femmes et aux jeunes filles ? A ces questions, ont essayé de répondre les participants à la journée d'étude arrangée hier par l'association des sup télécoms tunisiens. Le séminaire organisé, à l'occasion de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information, sous le patronage du ministre des Technologies de la communication avait pour thème : Les femmes et les jeunes filles dans le secteur des TIC. Lors de l'inauguration des travaux de la journée, le ministre des Technologies de la communication Mongi Marzoug, a insisté sur le fait que le secteur des TIC peut avoir un rôle majeur dans l'élimination des inégalités entre les hommes et les femmes en permettant à ces dernières d'atteindre leurs objectifs et de réaliser leurs ambitions. « C'est aujourd'hui que nous devons en parler : L'un des plus grands défis des femmes de notre société est leur intégration au sein du secteur des TIC. Nos femmes ont franchi tous les secteurs avec succès et c'est certain, cependant, qu'elles sont toujours réticentes pour tout ce qui est technologies de communication. Pour cela c'est le moment ou jamais de les aider à promouvoir leurs compétences en ce secteur », affirme le ministre. Professionnels, aidez-nous ! Pour sa part, le président de l'association des sup télécoms Tunisiens, Hamda Hachicha, a indiqué que la journée sera une occasion d'appeler les professionnels du secteur des TIC à « plus que jamais à décupler les possibilités aux femmes d'occuper les postes de direction aux niveaux les plus élevés et de leur ouvrir de nouveaux débouchés dans ce secteur ». Et d'ajouter : « Nous avons réuni dans cette journée d'études les meilleurs experts du domaine. Nous allons explorer les possibilités qu'offrent les TIC pour la promotion des femmes tout en présentant les mécanismes qui faciliteront à ces dernières l'accès aux TIC et l'acquisition du savoir et des compétences pour les maîtriser », explique Hamda Hachicha. Outre le ministre des Technologies de l'information et de la communication, plusieurs experts ont participé au séminaire. Le premier panel ayant pour thème « Femmes et TIC » était présidé par Lobna Jebri, députée à l'ANC et Docteur en systèmes d'information. Le panel a discuté des différents mécanismes permettant de faciliter l'accès des femmes aux TIC et d'encourager les jeunes filles à s'orienter dans leurs études vers les TIC. Selon Lobna Jebri, les hommes détiennent encore la majorité des emplois hautement qualifiés, à forte valeur ajoutée tandis que les femmes sont concentrées dans les secteurs non qualifiés à faible valeur ajoutée. « Malheureusement, à l'heure où les technologies de l'information et de la communication gagnent de plus en plus de place dans notre vie quotidienne, il est toujours vrai qu'il existe encore des inégalités liées au genre pour tout ce qui est usage, appropriation et maîtrise de ces outils stratégiques », note la députée en ajoutant qu'il est temps d'en finir avec ces inégalités et d'accélérer, grâce aux TIC, la progression des femmes dans la voie de l'égalité. Les TIC pour joindre les deux bouts La directrice régionale de Microsoft en Afrique et Moyen orient, Salwa Smaoui, a présidé le deuxième panel proposant pout thème « e-innovation : Tendances et applications ». Selon Salwa Smaoui, l'innovation technologique, considérée comme moteur de l'économie de n'importe quel pays est un droit pour tous les hommes et femmes de la planète. « En tant que femme je pense que notre mission indiscutable est d'être mamans. Je suis une mère de deux enfants et je suis prête à toutes les concessions pour réussir leur éducation. Je suis aussi une professionnelle qui travaille avec des dizaines d'équipes réparties entre l'Afrique et le Moyen-Orient. Les nouvelles technologies de l'information m'ont permis de vivre pleinement ma vie de maman tout en restant efficace et disponible pour mes équipes qui ont aussi besoin de moi. Pour cela, je vois que chaque femme doit faire de son mieux pour explorer ce secteur des TIC afin de joindre les deux bouts, soit : réussir sa vie de famille et exceller dans son travail ». La secrétaire générale de l'Organisation arabe des TIC (AICTO), Khédija Ghariani était aussi présente au séminaire. Concernant la position de la femme dans le monde des TIC, la SG de l'AICTO a affirmé que dans le monde professionnel, les femmes sont des utilisatrices confirmées dans toutes les activités où elles sont présentes. « Le vrai problème semble se situer au niveau des métiers des TIC proprement dits. En effet la proportion de femmes occupant des postes qualifiés dans ce secteur est très faible et par conséquent la proportion de femmes et jeunes filles dans les cursus scolaires formant à ces métiers. Les femmes sont donc largement absentes des lieux où se conçoivent et se maîtrisent les enjeux des TIC », dit Khédija Ghariani. Avant la clôture de la journée d'étude, les participants ont été tous d'accord sur le fait que toutes les parties prenantes, à savoir, le gouvernement, les décideurs, les régulateurs, les opérateurs et les industriels sont sollicités à adopter des politiques et stratégies qui incitent les femmes et les jeunes filles à se saisir des possibilités offertes par les TIC. Autre chose : Les professionnels du secteur des TIC peuvent aider à ouvrir cette voie en offrant les possibilités d'avancement aux femmes occupant des postes à différents niveaux et à encourager les jeunes femmes à évoluer dans le secteur et acquérir les outils nécessaires à leur réussite.