Le dernier bulletin de l'INS (Institut National de la Statistique) affiche une hausse de 4,8% du produit intérieur brut (PIB) au cours du premier trimestre de l'année en cours contre une baisse de 3,7% enregistrée une année auparavant. A priori et contrairement aux prédictions alarmantes avancées tant de fois, l'économie nationale avance sur le droit chemin, celui d'arriver à bon port et sortir la tête de l'eau. Malgré les sit-in, les revendications sociales, le manque de liquidité bancaire, la morosité industrielle et la fermeture de 15 entreprises à participations étrangères, la croissance économique nationale est en train de quitter la période de convalescence après une année bien maladive de ses soubresauts. Il n'y a pas mieux que l'accroissement du PIB (indicateur de référence mesurant la richesse nationale) pour s'assurer de la reprise économique du pays. Après un léger repli du taux de chômage, l'INS annonce en cette fin de semaine une bonne nouvelle sur l'amélioration de la valeur ajoutée dans les différents secteurs d'activité. Chiffres à l'appui, le bulletin de l'INS fait état d'un accroissement de 4,6% de la valeur ajoutée dans les industries manufacturières, de 2,9% dans l'agriculture, de 2,1% dans les industries non manufacturières, de 6,7% dans les services commercialisés , de 4% dans les services non commercialisés et de 3,1% dans les impôts nets des subventions. Ainsi la reprise économique semble reprendre le dessus. Comment peut-on alors évoquer une récession, de crise économique, de situation économique et sociale précaire ? Et pourquoi l'agence internationale de notation Stand& Poor's vient-elle d'abaisser de deux crans la note de la dette à long terme de la Tunisie à BB, reléguant ainsi le pays dans la catégorie des emprunteurs spéculatifs ?
Et si les indicateurs économiques ont retrouvé réellement leur trend haussier et que l'économie nationale en aura fini de broyer son pain noir, peut-on percevoir la fin de la politique d'austérité budgétaire, un non ajustement à la hausse des prix de l'énergie et des augmentations salariales au titre de l'exercice 2012 ?
Néanmoins et quoi qu'il en soit, la reprise de la croissance mesurant la somme de la valeur ajoutée de la production nationale donc de la richesse nationale ne peut-être qu'un indicateur réconfortant, annonciateur d'une amélioration du climat des affaires en Tunisie un an et demi après la Révolution et surtout générateur d'emplois. Est-ce le retour au cercle vicieux ou vertueux : production, consommation, investissement, emploi et croissance.