Bien que les effets de la crise sur l'économie tunisienne et la production de biens et services n'aient commencé à surgir qu'à partir du quatrième trimestre 2008, le rythme de la croissance économique s'est plié de près de 1,2 points de pourcentage en passant de 6,3% en 2007 à 5,1% en 2008. L'enjeu est de consolider voire de préserver la somme de valeurs ajoutées créées par les entreprises, les ménages et l'administration publique durant l'année en cours. Compte tenu de l'effet sur la production industrielle en premier lieu, il serait opportun de booster la production des activités non marchandes qui reste insuffisante. Le ralentissement du rythme de la croissance économique ou encore de la richesse nationale enregistrée au cours de l'année 2008 n'exclut pas l'accroissement du Produit Intérieur Brut réel ou à prix constants enregistré en Tunisie au cours de l'année 2008 pour totaliser un volume de 6384,3 MDT contre 6075,5 MDT réalisés en 2007. La production nationale de biens et services a augmenté de 5,1% en 2008 contre 6,3% enregistrés une année auparavant. Le Produit intérieur Brut à prix constant (base 1990)* mesure par définition la valeur totale et réelle de la production interne de biens et services dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents résidant à l'intérieur du territoire national (entreprises, ménages et administration publique). La ventilation du PIB à prix de marché réalisé par secteur d'activité au cours du troisième trimestre 2008 atteste d'une baisse respective de la valeur ajoutée créée par les secteurs de l'Agriculture et de la pêche, les mines et par les industries chimiques, de l'odre de 0,6%, de 1,5% et de 5,4%. Pour les industries manufacturières et selon les dernières données disponibles, le PIB réalisé par le secteur a totalisé au cours du troisième trimestre 2008 un volume 1028 MDT contre 1002 MDT au cours de la même période de l'année écoulée et 1013,6 MDT enregistrés au cours du quatrème trimestre 2007. un accroissement de 2,5% a été enregistré par les industries manufacturières au cours de la période de référence (troisième trimestre 2007/ troisième trimestre2008). Par ailleurs on note l'accroissement de 8,5% du PIB réalisé par les services marchands (transports et télécommunications, hôtels, cafés, restaurants et autres services marchands) de 8,5%. Une croissance qui revient en particulier à l'accroissement de la richesse créée par le secteur des transports et des télécommunications de l'ordre de 13,2%. S'agissant de la valeur ajoutée créée par les activités non marchandes, il faut reconnaître sa faiblesse par rapport à la valeur ajoutée engendrée par les activités marchandes . En volume le PIB des activités non marchande s'est établi à 777,5 MDT au cours du troisième trimestre 2008 contre un voume de 4884,44 MDT créé par les activités marchandes au cours de la même période. Après cette ventilation du PIB à prix constants ou réel réalisé au cours du troisième trimestre 2008, l'objectif de réaliser une croissance de 5% en 2009 reste une gageure. Yosr GUERFEL
Lexique * Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB en tenant compte des variations des prix, c'est-à-dire de l'inflation. Le PIB réel a l'avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et services. C'est la valeur utilisée lorsque l'on mesure la croissance du PIB. En effet, on ne peut pas savoir uniquement en observant le PIB nominal (en valeur), si la hausse de l'indicateur provient d'une hausse des prix, d'une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.