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Dérive irrépressible ?
La violence politique en Tunisie
Publié dans Le Temps le 31 - 05 - 2012

• Un salafiste menace ouvertement le gouvernement en cas de représailles
Le salafisme est-il un danger pour la démocratie ? C'est bel et bien la question que l'on s'est posé aujourd'hui lorsque l'on a abordé la question de la violence politique à l'Institut National du Patrimoine à la Kasbah. La conférence-débat a été organisée par The New Arab Debates, autour de membres de partis politiques et un public très réactif.Quelles sont les lignes rouges du pays, les limites au delà desquelles chaque transgression doit être punie ?
Les salafistes au centre du débat
Présente lors du débat, Madame Cherif Houda, membre du bureau politique d'Al Joumhouri, explique qu'elle est « triste et énervée de voir le pays divisé », elle estime que « le pays recule » tant sur le plan économique que social. Elle attend du gouvernement : « que les lois soient appliquées, ni plus ni moins ».

En ce qui concerne Ahmed Gaaloul, représentant d'Ennahda, il s'exprime en ces termes : « ayant personnellement subi la répression du régime de Ben Ali, le manque de liberté d'expression, les brutalités physiques et psychologiques, je peux dire que je connais la violence politique. Je ne veux pas que notre gouvernement reproduise les mêmes méthodes de l'ère Ben Ali, n'en déplaise à l'opposition. » Il explique également : « Je confirme que la violence politique existe, je veux régler ces tensions, ces conflits sociaux, à travers le dialogue, le pacifisme, la tolérance et la compréhension et non la répression ».

Dans le même ordre d'idée, Monsieur Gaaloul définit la politique de l'Etat comme celle des étapes, le gouvernement « a besoin de temps pour accomplir de grands changements, la société civile et l'opposition par ailleurs, doivent pouvoir le comprendre ».

On rappelle tout de même que c'est la responsabilité première de l'Etat de garantir la sécurité de tous. A ce titre, Monsieur Gaaloul répond qu'il souhaite le faire mais « pas en créant plus de violence ».

Il ne souhaite pas non plus, que cette charge incombe à la police « qui n'est plus respectée et qui ne sait plus où se placer ». Comble du paradoxe, soit, étant donné que c'est la charge première de ce métier.

De son côté, Madame Chérif, incarnant son parti, se focalise dans la critique et dans l'esquive, elle ne présente aucune proposition, ne répond que vaguement aux questions et ne s'en tient qu'à ses reproches envers le gouvernement. Pire que cela, elle appelle à nouveau les citoyens à descendre dans la rue, à manifester car elle ne veut pas : « rester immobile et regarder les salafistes faire ». On peut penser cela louable, mais les Tunisiens n'ont pas tous la possibilité de descendre quotidiennement dans la rue, la priorité est au travail. Ce petit détail, madame Chérif, semble l'avoir malheureusement oublié.

Le message est passé
Lorsque l'heure du bilan sonne, on se demande si la police est capable (ou pas) de faire régner l'ordre, de faire appliquer la loi, sans passer par la violence ?

Les salafistes aujourd'hui érigés en ennemi public, tendent à trouver leurs marques dans la société, et à y creuser un sillon. Si bien d'ailleurs, qu'au sein de la société civile aujourd'hui, les propos défendus par certains sont empreints d'une certaine forme de compréhension. On assimile les salafistes à des personnes discriminées, des victimes d'une société trop occidentalisée, de ces médias manipulateurs, d'une société civile tour à tour laïque ou sioniste selon l'humeur.

Ce discours se disloque rapidement, surtout lorsqu'au sein de l'assistance, un salafiste (se considérant et se présentant donc comme tel) se lève et explique : « si vous essayez d'être violent avec nous, vous allez le regretter », ce à quoi Monsieur Gaaloul répond : « la loi s'appliquera pour tous ».

Une certaine négligence est certes à constater de la part du gouvernement, personne ne doit se sentir libre de pouvoir enfreindre la loi, et en ce sens, le représentant d'Ennahda est clair : « vous le peuple, vous êtes les juges, nous avons le gouvernement, vous jugerez notre bilan ».

Enfin, lorsque l'on écoute attentivement les propos de chacun des intervenants, le premier cherche à gagner du temps et à rassurer le peuple tandis que le deuxième se complaît dans la critique sans pour autant n'avancer aucune proposition.

Quant au public, les questions fusaient de toutes parts. Disciplinés, chacun attendant son tour, les questions se sont enchaînées surtout à l'encontre de Monsieur Gaaloul, souvent attaqué, qui répondait de façon plus ou moins précise, en fonction des questions. Le public était très hétérogène, tous les bords étaient représentés. Un électeur d'Ennahda expliquait s'être déplacé : « de Hammamet avec un groupe d'amis, une dizaine de personnes environ, sur invitation d'Ahmed Gaaloul ». La présence des militants nahdaouis toujours plus actifs sur le terrain, force l'admiration.

Un discours de sourds
En somme, il semblerait qu'en Tunisie, il n'y ait que les salafistes qui utilisent la violence politique, ce qui est faux. Le débat, loin d'être complet, se termine sur les propos d'un Ahmed Gaaloul précis et ouvert : « Nous faisons de notre mieux, nous essayerons toujours de faire mieux, si nous échouons, ne votez pas pour nous la prochaine fois ». Loin de trouver des points d'accords ou des échanges constructifs, nous avons assisté à un choc frontal et vide de tout dialogue.


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