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La Tunisie à travers la presse internationale
Publié dans Le Temps le 27 - 10 - 2011


Victoire programmée pour les islamistes
Tout dépend désormais de la façon dont les Tunisiens sauront s'unir pour emprisonner les islamistes dans leurs promesses libérales.
Il y a décidément des surprises qui impatientent ! Car la victoire des islamistes en Tunisie était prévue, attendue, programmée. Tous les opposants à Ennahda et à Rachid Ghannouchi le savaient : à moins d'être unis contre eux, ce serait la défaite.
Ils se sont comportés comme s'ils l'ignoraient. Ils ont joué avec le feu. Ils ont préféré la compétition à la concurrence, la rivalité et la division à la victoire. C'est une dure leçon. Nous savons bien, nous Français, combien elle est amère.
Tout le monde aurait pu prévoir que Le Pen arriverait au second tour en 2002 du fait des divisions de la gauche et du centre. Et lorsque c'est arrivé, nous n'avons pu retenir nos lamentations. Un homme s'est tenu, dignement, c'est Lionel Jospin.
Aujourd'hui, parmi les Tunisiens, il y a un homme qui lui ressemble : Ahmed Néjib Chebbi.
Pourquoi cette victoire était-elle attendue ? D'abord parce qu'en dehors des islamistes, tout le monde avait collaboré avec le pouvoir du dictateur renversé et de son épouse. Abattre le dictateur, c'était donc rendre justice à ses ennemis les plus déclarés. Ce sont les islamistes qui ont été les plus pourchassés, les plus persécutés et les plus torturés dans les prisons. Leur cause ne nous plaisait pas ? Sans aucun doute ! Cela ne les empêchait pas de combattre comme des martyrs.
La deuxième raison de leur victoire, c'est que leur mouvement est demeuré dans la clandestinité, et pendant vingt quatre longues années le plus solide, le plus déterminé et le plus structuré.
Une bonne partie des opinions publiques, tant en Occident que dans les pays arabo-musulmans, s'étaient détournées des compétitions sportives ou de la crise financière mondiale pour s'intéresser à ce qu'il se passait dans un petit pays méditerranéen de 12 millions d'habitants.
Quelle liberté pour les élections ?
Ce petit pays, c'est la Tunisie où vient de se dérouler une consultation électorale dont les enjeux dépassent de beaucoup les dimensions démographiques ou topographiques de ce pays. Et cela parce qu'il est à l'origine du prodigieux séisme dont les fécondes turbulences ont déjà abouti à faire tomber hors de leur trône une série de tyrans - et rien ne dit que ce soit terminé.
Les Tunisiens se sont donné le droit de vote. Encore fallait-il que les élections fussent libres. Elles l'ont été pour la première fois et chacun s'est incliné devant le civisme allègre des citoyens qui, par leur vote à près de 90%, étaient supposé charger les 217 constituants d'établir une forme d'Etat de droit en respect avec les principes essentiels qui font une démocratie. Le combat reste ouvert mais il est compromis. On va voir si les Tunisiens savent se reprendre et organiser une coalition qui empêche les 70 nouveaux constituants d'imposer leurs lois.
Revenons en arrière. Si une vigilance, parfois ombrageuse, s'est imposée aux familiers de l'histoire du Maghreb dès qu'il a été question d'élections libres en Tunisie, c'est parce qu'ils gardaient à l'esprit ce qui s'était passé, en Algérie, entre le 5 octobre 1988 et le 14 janvier 1992. Bilan : environ 150.000 morts.
Sans doute la Tunisie n'est-elle pas l'Algérie. Les deux pays n'ont pas accédé de la même façon à l'indépendance. Point essentiel : le rôle des deux armées y est complètement différent. Enfin et surtout, les islamistes du mouvement tunisien Ennahda prétendent désormais accepter, comme le font les Turcs, les « acquis de la démocratie », y compris tout ce qui concerne le statut des femmes. Tandis que les héritiers algériens du Front Islamique du Salut n'ont jamais voulu une autre Constitution que celle issue du Coran.
Le désastreux précédent algérien
Il est tout de même des faits que l'on ne doit pas oublier.
D'abord, le "printemps tunisien" a eu un précédent en Algérie. Il a commencé en avril 1981 avec le "printemps berbère" dans toute la Kabylie. Il s'est poursuivi en novembre 1986 avec des manifestations d'étudiants à Sétif et à Constantine. Surtout, il a explosé du 4 au 10 octobre 1988 avec de très violentes émeutes qui n'ont pas fait moins de 700 morts. Il s'agissait là de la première grande révolte de la jeunesse maghrébine. Elle a été noyée dans le sang, la révolte des jeunes a été brisée pour longtemps, mais ce n'est pas une raison pour l'oublier.
Le malheur a voulu que cette répression, en discréditant totalement le pouvoir algérien, ait provoqué une immense réaction islamiste. Aux élections de février 1992, le Front Islamique du Salut est sorti vainqueur au premier tour en remportant, à la stupeur générale, les deux tiers des sièges de l'Assemblée nationale. C'est alors que l'armée a pris la décision historique d'annuler le second tour des premières élections vraiment libres que l'Algérie ait connues.
Populaire aux yeux de l'opinion démocratique, ce coup d'Etat militaire a sans doute protégé l'Algérie d'une victoire des ennemis islamistes de la démocratie. Mais il a provoqué l'émergence d'un vrai fanatisme religieux et la multiplication de nouveaux mouvements terroristes, grâce aux renforts bientôt fournis par l'Afghanistan et le Pakistan.
Si je rappelle ici le désastreux précédent algérien, c'est parce que tout le monde y pense parmi les révoltés du monde arabe. Les chefs militaires en Tunisie et en Egypte ne l'ont pas non plus oublié.
Peut-on croire Ennahda ?
Aujourd'hui, pour ce qui est de la construction d'un Etat de droit, les Tunisiens se posent une seule question : quel degré de confiance peut-on faire aux nouveaux élus d'Ennahda ?
Représentent-ils ce "Moyen-Orient post-islamiste" et post-idéologique que chantent les experts du "New York Times"? Rachid Ghannouchi paraît avoir séduit la diplomatie américaine, aux yeux de laquelle la République turque et son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan représentent les modèles d'une conciliation entre la démocratie et l'islam.
Pour nombre de laïcs ou simplement de républicains, fussent-ils les plus musulmans, l'expression "islam modéré" est un oxymore : il y a contradiction absolue entre les deux mots. Pour d'autres, la capacité de résoudre les problèmes considérables que la construction et le développement de la Tunisie vont poser est assez faible sans l'appui des forces qui se disent encore islamistes mais qui ne sont souvent que conservatrices. Elles répondent au besoin d'ordre et d'autorité qui, dans l'histoire, est toujours apparu après le chaos provoqué par des journées insurrectionnelles.
Mais les islamistes des différents pays s'influencent les uns les autres. Or en Egypte, les Frères Musulmans s'apprêtent à imposer leur présence sinon leur pouvoir avec des conceptions bien plus radicales. Quant aux voisins Libyens, dont les richesses accroissent la capacité de nuisance, ils viennent de proclamer qu'aucune disposition de la future constitution ne pourrait être contraire à l'islam et à la charia !
C'est ce débat et ce combat autour de l'évolution de l'islamisme qui suscite l'intérêt passionné de tous les pays méditerranéens, et c'est pourquoi la Tunisie demeure encore un pays exemplaire, passionnant et menacé.

"Le MONDE"
Et si, en Tunisie, la démocratie passait par l'Islam ?
Les transitions arabes ont commencé dans les pays où des ordres anciens de sinistre mémoire ont été balayés. Tout porte à croire qu'elles seront longues et tortueuses. Le reflux de régimes autoritaires et corrompus a laissé à découvert des pays qui ont tout à inventer en matière de fonctionnement démocratique. Le premier d'entre eux à s'être affranchi d'un dictateur, la Tunisie, a été également le premier à affronter l'épreuve des urnes. Avec succès si on en juge la participation que les premières élections vraiment libres du monde arabe dans un pays souverain ont suscitée, le 23 octobre.
Comme on pouvait s'y attendre, ces élections pour une Assemblée constituante ont été une revanche historique pour le parti Ennahda. Forte de ses martyrs de décennies de répression, de ses réseaux sociaux et d'un message identitaire répondant aux aspirations d'une bonne partie de la société tunisienne, la formation islamiste a pu se transformer en parti attrape-tout sans avoir à développer un véritable programme. Ce succès était prévisible, tout comme l'était le malaise qu'il peut susciter dans des pays européens où l'islamisme politique reste souvent perçu comme fondamentalement incompatible avec les principes de la démocratie. L'annonce concomitante du retour de la charia en Libye, avant la poussée électorale attendue d'autres forces islamistes en Egypte, risque ainsi d'alimenter l'incompréhension face à des révolutions menées pour les droits de l'homme qui ne se traduisent pas instantanément par l'adoption des valeurs que les Occidentaux revendiquent. C'est singulièrement vrai sur la question des droits qui doivent être reconnus aux femmes. Ce serait cependant faire injure aux Tunisiennes et aux Tunisiens que de décréter, toutes affaires cessantes et sans qu'il soit nécessaire de voir les vainqueurs à l'ouvrage, que le succès d'Ennahda sonne le glas de leur "printemps". En l'occurrence, si une loi mérite l'attention, dans les pays qui vont voter pour la première fois autrement que sous la matraque et pour un parti unique, c'est sans doute moins la loi islamique qu'un code autrement plus prosaïque : la loi électorale.
La réussite des transitions arabes passe nécessairement par l'adhésion du plus grand nombre à un projet commun, et donc par le compromis et la négociation. A cet égard, le système proportionnel retenu en Tunisie qui écrête les raz de marée électoraux au lieu de les amplifier et contraint le vainqueur à trouver des alliés est judicieux ; il permet d'éviter une situation à l'algérienne, lorsque le Front islamique du salut retourna à son profit en 1991 un système conçu pour favoriser le FLN.
La volonté exprimée par des opposants historiques tels que Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar, dont les partis ont obtenu des résultats encourageants, de trouver des terrains d'entente avec Ennahda dessine un tout autre chemin, celui d'un apprentissage de la démocratie qui passe moins par l'anathème que par le dialogue. Sans faire preuve d'un angélisme excessif, il est permis de le juger prometteur.

"LE FIGARO"
Les islamistes tunisiens face au défi du pouvoir en Tunisie
Les premiers résultats officiels semblent confirmer la victoire écrasante d'Ennahda. Les vainqueurs doivent former des alliances, s'imposer dans l'appareil d'Etat et répondre aux attentes du pays.
Les résultats définitifs du premier scrutin libre de l'histoire tunisienne devraient confirmer le net succès d'Ennahda, qui va devenir la première force politique du pays. Mardi soir, selon les premiers résultats partiels officiels, la victoire écrasante du parti islamiste semblait se confirmer. Ennahda a ainsi recueilli un peu plus de 38% des voix dans cinq circonscriptions. Dans l'attente des résultats complets, le parti islamiste a revendiqué dès lundi une position dominante dans un paysage politique inédit, estimant avoir obtenu entre 30 et 40% des votes pour l'élection de l'Assemblée constituante.
Cette victoire annoncée donne le coup d'envoi des tractations pour dégager une majorité dans la nouvelle Assemblée. Les islamo-conservateurs, qui s'attendaient à être les maîtres du jeu à l'issue du scrutin, ont lancé des appels pour un rassemblement le plus large possible. Des négociations vont s'engager avec des partis de centre gauche. Elles s'annoncent laborieuses. Ennahda va devoir composer avec des formations réputées pour leur sens de l'ouverture mais défendant des projets démocrates et laïcs éloignés du sien.
«Pacte avec le diable»
Ses dirigeants vont avoir du fil à retordre avec Moustapha Ben Jaafar, le patron d'Ettakatol, un politicien manœuvrier, et avec Moncef Marzouki, le leader du Congrès pour la République (CPR), un homme de caractère. L'un comme l'autre négociera pied à pied sa participation.
Le chef des islamistes, Rached Ghannouchi, a noué d'excellentes relations avec Moncef Marzouki, dont le parti arrive, selon des résultats partiels, en deuxième position. Elles remontent au temps de l'exil à Londres et à Paris. Rentrés à Tunis fin janvier, les deux hommes sont tombés dans les bras l'un de l'autre lors de leurs retrouvailles sur le sol natal. Ce rapprochement a valu à Moncef Marzouki les anathèmes de militants de gauche, qui le soupçonnent d'avoir «pactisé avec le diable». Mais le chef du CPR est bien décidé à juger sur pièces les offres d'Ennahda.
Le fardeau de la crise
Quant à Moustapha Ben Jaafar, qui semble tenir la troisième place, il tient à une transition en douceur sans pour autant être l'otage du camp islamo-conservateur. «Le gouvernement qui va gérer les affaires pendant une année, jusqu'aux élections générales, doit être le résultat d'un consensus, mais sans alliance avec les islamistes. Il doit embarquer tout le monde dans le même navire», expliquait-il voici quelques jours au Figaro. Mardi, Moustapha Ben Jaafar a confié au journal belge Le Soir qu'il était candidat au poste de président de la République, pour la période intermédiaire ouverte par l'élection de dimanche.
Ennahda, qui sort de plus de vingt ans de clandestinité, de musellement et de répression, va devoir faire des concessions car son intérêt est d'effectuer au plus vite son entrée dans les coulisses du pouvoir.
Emprisonnés ou exilés, ses cadres n'ont aucune expérience de la gestion des affaires publiques. Et surtout, ils ne sont pas implantés dans l'administration et l'Etat, alors que se profilent à l'horizon les véritables échéances: les élections - présidentielle, législatives et municipales - prévues dans un peu plus d'un an.
Le calcul des islamo-conservateurs et de leurs éventuels partenaires laïcs est aussi de se répartir les rôles pour ne pas avoir à porter en solitaire le fardeau de la crise économique. Habituellement égale à 5%, la croissance est nulle ou négative depuis le début de l'année, alors qu'une mauvaise saison touristique a gonflé un taux de chômage déjà préoccupant.
L'option d'un quatrième gouvernement de transition
Le nouveau gouvernement va être confronté à l'impatience des électeurs et à un mécontentement social avivé par les disparités entre régions. Le moindre faux pas pourrait dégénérer en troubles et replonger le pays dans une violence endémique, qui inquiète cette petite nation entourée de turbulents voisins: la puissante Algérie et la violente Libye. «Les islamistes ont gagné parce qu'ils ont réussi à convaincre les Tunisiens de leur force qui peut garantir la stabilité. Ils vont éviter de dilapider leur capital», estime le journaliste Zyad el-Hani.
Ce climat d'incertitude incite à la prudence les personnalités qui rêvent d'un destin national. Il pourrait, si aucune majorité se dessine, favoriser l'option d'un gouvernement de transition, le quatrième depuis la fuite du président Ben Ali le 14 janvier.
Composé de technocrates cooptés par Ennahda et ses alliés, celui-ci serait chargé de gérer les affaires courantes pendant que les élus de l'Assemblée rédigeront la nouvelle Constitution, dont les grandes lignes sont déjà tracées. Ce cas de figure présenterait l'avantage de rassurer les investisseurs internationaux et d'atténuer l'impact des prévisibles affrontements idéologiques.


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