Le nouveau film de Mohamed Diab, Les femmes du bus 678, est sorti le 30 mai sur les écrans français. Le réalisateur y parle du harcèlement sexuel que subissent les femmes en Egypte dans leurs moindres déplacements quotidiens. Ce film choc est sans doute celui qui a suscité le plus de débats et de larmes dans son pays depuis sa sortie. Projeté sur les écrans un mois avant la révolution, il avait provoqué une onde de choc incomparable pour un film qui parle d'un phénomène social : en l'occurrence le harcèlement sexuel des femmes. Rien ne prédestinait le réalisateur à devenir le porte-étendard d'un combat contre la violence faite aux femmes. Le phénomène du harcèlement collectif Mohamed Diab, 34 ans, était connu pour ses scénarios de films d'action. C'est par le net, en 2005 qu'il avait pris conscience du phénomène du harcèlement collectif, quand des dizaines d'hommes inconnus se regroupent dans la rue et fondent sur leur proie, une femme choisie au hasard qui ne pourra jamais en parler à personne sous peine d'être rejetée. Ni les policiers qui participent parfois à ces attouchements ou à ces viols collectifs ni la justice n'entendent les victimes. « Les femmes du bus 678 » raconte la révolte de trois d'entre elles. Phénomène de foule, frustration sexuelle... Mohamed Diab a frôlé le drame pendant le tournage quand l'actrice principale, filmée à la sortie d'un match de foot, a été agressée. En Egypte, le film a suscité plusieurs procès, toujours gagnés... Et déjà rapporté 2 millions de dollars de recettes. (MFI )