Dès la prochaine rentrée scolaire, le Turc en tant que langue sera enseigné dans nos écoles. C'est ce que venait d'annoncer le ministre de l'Education. Et l'on se demande quant à l'opportunité d'enseigner une telle langue à nos enfants ? Dieu seul sait ! Mais ce que nous savons par contre, est que le gouvernement Erdogan vient d'accorder un prêt de 500 millions de dollars (dont 100 millions sous forme de don) à son homologue Hamadi Jebali. La coïncidence ne manque pas d'interpeller les esprits. Car, à voir en profondeur, l'on peut légitimement se demander à propos de l'utilité de l'usage de cette langue par les Tunisiens. Certes, la Turquie est un pays ami de la Tunisie, les accointances avec les nouveaux dirigeants de notre pays sont très poussées à plusieurs niveaux. Et dans ces rapports l'on doit admettre que l'idéologique prime. Le parti Ennahdha et celui au pouvoir à Ankara puisent dans les mêmes sources. Ce n'est pas une tare en soi. Mais ce que nos dirigeants oublient est que les liens historiques entre la Tunisie et la Turquie n'étaient jamais reluisants. Au contraire, ils sont perçus par la majorité de nos compatriotes comme des rapports de colonisateurs et colonisés. La Tunisie a été pendant des siècles rattachée à la porte sublime. Les Deys et les Beys, après, se devaient allégeance au Sultan de Constantinople. Devenu l'homme malade de l'Europe l'Empire Ottoman n'a pu défendre les territoires qui y dépendaient. L'Algérie fut livrée sur un plateau en 1830 à la France, la Tunisie connut le même sort en 1881, la Grande Syrie et d'autres territoires arabes subirent le même sort avec les mandats français et britannique à l'issue de la première grande guerre. C'est dire que l'histoire n'était point en rose avec Ankara et ne nous rappelle pas de bons souvenirs. Nous avons décidé d'enseigner le turc, une langue dont Mustapha Kamel Attaturk a débarrassé des caractères arabes. Attaturk a décidé après l'effritement de l'Empire Ottoman et l'abolition du califat de couper tous les liens qui liaient son pays à ce monde de « barbares » qui étaient les Arabes. Le seul lien qu'il ne pouvait effacer, c'est la religion. Mais celle-ci est aussi la foi de plusieurs peuples d'Europe et d'Asie. Instaurer l'enseignement du turc dans notre pays équivaut à une insulte à l'histoire de la langue arabe qui fut bannie de Turquie au lendemain de la prise de pouvoir à Istanbul par Kamel Attaturk. Ceci, nos dirigeants doivent se le rappeler et auraient dû s'en remémorer avant de prendre cette décision dont l'impact est nul à tout point de vue. Mais c'est peut-être la raison matérielle qui a présidé à ce choix très discutable. Les 500 millions de dollars prêtés à la Tunisie par Ankara ont, sans doute, pesé dans la balance. Mais on oublie que la souveraineté d'un pays n'a pas de prix et tout l'argent du monde ne vaut pas la moindre concession sur ce plan. Diriger un pays, c'est tout d'abord se départir de certains sentiments et de toute question d'affinité avec autrui, mais aussi et surtout savoir défendre ses intérêts pour que la fierté de son peuple demeure sauve. A bon entendeur salut. Majed SLAH kattou mohamed tunisienne jmayl oignon mon olympien