* Tout plaide pour l'économie du savoir. C'est le cadre adéquat pour atténuer la stérilisation des diplômes Le recensement général de la population et de l'habitat de 2004 a révélé que la Tunisie a pu maîtriser le taux d'évolution démographique qui est passé de 1,7% en 1994 à 1,09% en 2005. Ce résultat est la conséquence de la politique de limitation des naissances pratiquée durant les dernières décennies et de généralisation des services éducatifs et de santé ainsi que de l'amélioration du niveau de vie des citoyens. Pour l'avenir les prévisions basées sur l'hypothèse de l'amélioration de l'espérance de vie à la naissance et la continuation de la baisse progressive de la fécondité avec une quasi stagnation des naissances et des décès, tablent sur une croissance moyenne de la population de 1,12% en 2011 et 1,04% en 2016. Une baisse sera enregistrée par la suite au niveau de 0,94% en 2019. Sur cette base le nombre des habitants, actuellement de l'ordre de 10 millions passera à 10,7 millions en 2011 et 11,3 millions en 2016.
Augmentation de la demande additionnelle d'emplois A la lumière des différents indicateurs démographiques, la Tunisie entre dans ce que les experts appellent la « dernière étape de l'évolution démographique ». Ainsi, la structure d'âge sera marquée par une baisse de la population de moins de 15 ans. Cette tranche d'âge, en 2006 de 25,3% passera à 23,3% en 2011 et 22,8% en 2016. La proportion des habitants en âge d'activité ( 15 - 59 ans ), passera de 65,2% en 2006 à 66,4% en 2011 et à 65,5% en 2016. La pression de la demande sur le marché de l'emploi va augmenter en 2011 et baisser en 2016. La proportion des seniors n'arrêtera pas d'augmenter. Les personnes âgées de plus de 60 ans verront leur proportion passer de 9,5% en 2006 à 10,2% en 2011 et 11,8% en 2016.
Ces données présagent de trois conséquences. Premièrement, une baisse est attendue de la demande dans l'enseignement et surtout l'enseignement de base. Le deuxième phénomène qui va apparaître est le vieillissement relatif de la population. Le troisième phénomène attendu est l'augmentation de la population en âge de travailler. La demande additionnelle d'emplois ne fera qu'augmenter. Avec les hypothèses du taux d'activité des hommes maintenu et l'augmentation de cette proportion chez les femmes, la demande additionnelle d'emplois ira en augmentant. Elle sera de 87.200 annuellement durant la décennie 2007 - 2016, contre 80.300 comme moyenne annuelle durant le dixième plan.
Davantage de diplômés du supérieur Selon les experts la baisse de la fécondité et de la progression démographique n'aura d'incidences perceptibles sur la demande additionnelle d'emplois qu'à partir de la fin de la quinquennie 2012 - 2016. Au sein de cette population en âge de travailler, la proportion de ceux qui ont un niveau d'études supérieur ne cessera pas d'augmenter. Elle passera de 14,1% en 2006 à 18,8% en 2011 et à 23,7% en 2016. Il est certain que cette augmentation importante de la demande additionnelle d'emplois et du nombre des diplômés du supérieur exercera des grandes pressions sur le marché de l'emploi et sur l'économie. Celle - ci est appelée à créer des emplois qui répondent en quantité et en qualité à ces exigences. C'est la raison pour laquelle le taux de croissance du PIB doit être supérieur à 6%. Il devra se situer autour de 6,3% durant toute la décennie 2007 - 2016. Ce taux devra augmenter progressivement de 6,1% durant le onzième plan à 6,5% durant le douzième plan. Il faudra créer 925 mille emplois durant le onzième plan avec une moyenne de 85 mille emplois par an. Durant le douzième plan ces créations doivent être de 100 mille emplois en moyenne par an.
Au-delà des campagnes On s'attend à ce que la demande additionnelle d'emplois soit couverte à hauteur de 98,2% durant le onzième plan et de 121,3% durant le douzième. Ainsi le taux de chômage devra - t - il baisser en passant de 14,2% en 2006 à 13,1% en 2011 et à 10,3% en 2016. Le taux de chômage des diplômés du supérieur de 16,0% en 2006, devra, luin passer à 14,1% en 2011 et 11,3% en 2016. Pour atteindre ces objectifs, il faudra que le taux d'encadrement des entreprises augmente et passe à 18,5% en 2011 et à 23,4% en 2016. Là, il faudra plus que des campagnes saisonnières de recrutement de cadres. Les chefs d'entreprises gagneraient à être convaincus que recruter un diplômé du supérieur est rentable, si ce n'est pas à court terme, du moins à moyen et long termes. Les jeunes diplômés doivent avoir leur chance. Ils l'auront davantage lorsque l'économie tunisienne s'orientera vers l'économie du savoir.