Pourquoi en arriver là ? Pourquoi a-t-on laissé pourrir les choses, donnant blanc-seing à des terroristes, aux voyous, aux bandits de grands chemins et à des énergumènes de tout acabit, pour légitimer par les textes, le recours aux balles réelles ainsi qu'à la panoplie de la logistique répressive ? Nous sommes bel et bien dans un monde surréaliste où tout est mis sur le compte du « salafisme », vérité avérée de la métahistoire de l'Histoire et dont on veut, aujourd'hui, exhumer une face cachée, iconoclaste, intégriste et, pour tout dire, terroriste ; Nos religieux, et à leur tête Rached Ghannouchi, un illuminé qui assumerait moralement les causes de ces dérives – eh oui, Cheikh Rached, les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions ! -, ne serait-ce que parce que son mouvement dont le double langage et l'ambivalence ne trompent plus personne, eh bien, tout ce beau monde de doctrinaires, d'exégètes et de prédicateurs s'arrogeant le droit de décréter la mise à mort des mécréants » ont préparé le terrain à ce chaos. Chaos ? Oui, c'est le cas de le dire parce qu'il n'y a plus de règles, plus de citoyenneté, plus de police au service du peuple et plus de peuple au service des institutions. Ce couvre-feu est, en fait, un aveu de faiblesse. C'est aussi, le reflet du degré d'amateurisme de nos nouveaux gouvernants, trop pressés de prendre le pouvoir, mais laxistes plutôt par ignorance des règles de la gouvernance. Comment peut-il, d'ailleurs, en être autrement quand les forces de l'ordre, en rangs dispersés et se sentant humiliés par les lubies démentes de Farhat Rajhi et la glorification exagérée – à leurs yeux - de l'armée au lendemain du 14 janvier, ne raisonnent plus en baïonnettes obéissantes ? Pouvions-nous, aussi, éviter tel scénario apocalyptique alors que la violence se dévorait elle-même et dont les faux fous de Dieu sont les instigateurs ? Entre temps, Marzouki et Jebali se querellent. Alors que Rached Ghannouchi appelle à la grande délivrance par la religion, et que Zaharaoui appelle au carnage. Messieurs les gouvernants : avouez votre échec !