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Peut-on faire la Révolution en gants blancs?
Question aux politiques
Publié dans Le Temps le 16 - 06 - 2012

Que voit-on aujourd'hui autour de nous ? Insécurité, chômage, manipulation politique, violences en tout genre et désespoir. L'heure est au réveil, il faut que l'on réagisse face à la dégradation d'une société qui a trop longtemps vécu dans un cocon.
Action ou réaction ?

Tant que ce n'était que les régions intérieures qui subissaient des perturbations, la vie continuait, mais quand La Marsa est touchée, là on crie au meurtre, et à l'insécurité grandissante voire submergente. Mais il n'en est rien, cette insécurité quelque peu maitrisée sous Caid Essebssi, a tout de suite repris possession du pays suite aux élections.
Dire aujourd'hui que ce ne sont que les présumés salafistes qui mettent le feu dans le pays, n'est pas exact. Sur l'affaire du Printemps des Arts, ils ont réagi. Non pas agi. La nuance ici, implique clairement la responsabilité des artistes et du gouvernement dans les événements actuels. Les œuvres ont choqué une partie de l'opinion, et pour cause, dans une ambiance de tension sociale, les questions fusent depuis quelques jours : était il vraiment nécessaire de peindre ces œuvres ? N'y avait-il aucun autre sujet ? Flirter avec le blasphème, est-il le seul moyen de se faire un nom ? Les artistes tunisiens sont réduits à ne faire que de la provocation pour exister ? L'intérêt personnel semble avoir pris le pas sur l'intérêt général. Ces questions en entrainent une plus large, et déjà beaucoup plus complexe, dans un pays où la Constitution n'est que partiellement rédigée et respectée, où les conflits idéologiques sont légion et où les limites, les mœurs et les cultures sont mouvantes, comment délimiter le Sacré ? Que penser d'ailleurs d'un Moncef Marzouki qui déclare : « “l'atteinte au sacré ne fait pas partie de la liberté d'opinion et d'expression”. » N'est ce pas un mélange entre le droit et les mœurs ? Le Sacré, comment le définit-on aujourd'hui ?

Cette sécurité improbable

En ce qui concerne le politique à présent, comment retrouver la sécurité dans les rues ? Le gouvernement aujourd'hui en place a clairement montré son irresponsabilité, l'insécurité est criante, les agressions sont quotidiennes et les violences politiques sont devenues presque « normales ». La croissance n'est pas retrouvée et il n'arrive pas à gérer les revendications sociales. Ceci étant dit, pour interdire la manifestation du 2 juin, le gouvernement était présent, mais aujourd'hui on laisse librement Rached Gannouchi appeler à manifester et les salafistes ne semblent pas pour le moment être inquiétés pour leur future manifestation.
Comme le disait Lénine : On ne fait pas de révolution avec des gants blancs ». Les dirigeants politiques actuels ne sont pas en mesure de tenir le pays aujourd'hui. Que ce soit le gouvernement aujourd'hui en place ou ses opposants. Trop occupés à organiser des manifestations pacifiques, à participer à des colloques et à dialoguer à travers des conférences de presse, ces « politiciens » du dimanche n'arriveront pas davantage à tenir ce pays qui s'avance doucement mais sûrement vers un affrontement civil sans précédent. Espérons que ces politiciens, dont la volonté et la mobilisation ne peuvent-être remises en question, se réveilleront et se rendront compte qu'il faut un peu plus que des paroles pour remettre un pays sur le bon chemin.
Le seul qui a su, plus ou moins, maitriser les foules et faire avancer le pays a été Béji Caid Essebssi.Mais ne nous leurrons pas, il faudra aujourd'hui beaucoup plus d'autorité pour tenir le pays, les rapports de forces ont évolué. Il sera beaucoup plus couteux aujourd'hui pour un politicien de ramener le pays vers plus de sagesse.
Qui peut prédire de l'avenir de la Tunisie ? L'horizon est bouché, mais une chose est sûre, il va falloir un grand événement pour remettre le pays en marche. Il faudra savoir si le nouvel échiquier sera cette ‘'guerre'' entre les « démocrates progressistes » et les « démocrates islamistes » ou si il n'y aura qu'une bataille entre une extrême droite, les salafistes, et les islamistes dits modérés (pour le moment).

Des vérités qui font mal

Une seule question semble aujourd'hui avoir un intérêt : combien sont-ils à regretter la dictature ? Oui cette question est dure à digérer, et beaucoup sentent en cela l'échec de la Révolution. Mais, l'on rencontre souvent des personnes qui disent vouloir un homme certes autoritaire, mais qui garantisse la sécurité. Combien de personnes aujourd'hui se disent sans espoir ? Le nombre est trop grand. Certes l'enthousiasme de la Révolution devait retomber, mais il est retombé trop bas.
Aujourd'hui beaucoup sont ceux qui attendent que l'armée reprenne les rênes afin de retrouver une société en paix, où les femmes n'auraient pas peur d'aller à la plage, où le tourisme n'apparaitrait pas dans la page des décès du journal et où le ramadan redeviendrait le mois de la famille et de la religion plutôt que celui de l'appréhension.


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