• Les syndicalistes choisissent d'y participer • «La réussite de la consultation est tributaire de la participation des syndicalistes à toutes les phases», déclare Tahar Dhaker, secrétaire général de l'enseignement de base
Après le marathon des examens, les enseignants du primaire se sont réunis hier dans les différents établissements non pas pour évaluer les résultats, mais pour débattre de l'enseignement en Tunisie, et ce dans le cadre de la consultation nationale sur la réforme du système éducatif. Ils étaient également, supposés donner leur avis sur la formation dans le primaire tout en présentant un état des lieux sur leurs écoles. Tant attendue aussi bien par le cadre enseignant que par les parents et les élèves, la réforme fait toujours l'objet de divergences entre les différents acteurs. Certains considèrent qu'il est impossible de faire du nouveau avec de l'ancien, faisant allusion en ce sens aux corrompus qui occupent toujours des postes au ministère de l'Education. D'autres ont carrément boycotté la consultation critiquant ainsi la démarche adoptée par l'administration, jugée d'après eux pas très transparente. Et si le ministre de l'Education a promulgué une circulaire depuis le 12 juin pour expliquer aux délégués régionaux de l'Education, aux inspecteurs, aux directeurs et aux enseignants le contenu de ladite consultation, la composition de la commission régionale sectorielle qui veille à l'exécution de cette opération ainsi que ses missions en plus de la composition de la commission technique et ses prérogatives, plusieurs enseignants jugent qu'ils ont été informés « à la dernière minute » et ce à l'instar de Romdhane qui ne cache pas son insatisfaction de la méthode adoptée dans ce sens. « Il s'agit d'une consultation qui ne diffère pas des précédentes parce qu'elle est réalisée de la même manière », critique-t-il. « D'ailleurs est-il normal que des personnes corrompues introduisent des réformes sur notre système d'éducation ? », s'interroge Romdhane tout en annonçant que la réforme passe indispensablement par l'indépendance de la structure qui veille à ce projet. Il propose dans ce sens « de former une commission indépendante composée de spécialistes dans le domaine et d'experts compétents pour que la démarche réussisse vraiment et s'effectue dans la transparence totale ». « C'est de cette manière que tous les projets déjà préparés seront contrecarrés », enchaîne, l'enseignant.
Nécessité En fait, nul ne peut nier que la réformer de notre système éducatif reste une nécessité nationale comme elle doit être effectuée de manière pertinente et bien étudiée pour améliorer la qualité de formation des futures générations. Toutefois, la réussite d'une telle initiative est tributaire de l'implication des différents acteurs dans la démarche, entre autres les syndicalistes, les parents, les élèves...
Confirmant cette idée, Tahar Dhaker, secrétaire générale de l'Enseignement de base considère que « la réussite de la consultation est tributaire de la participation des syndicalistes à toutes les phases ». « Ce sont les syndicalistes qui pourraient faire le contrepoids pour rendre le travail de ces commissions plus crédible », tenait à dire le secrétaire général tout en rappelant que le syndicat a lancé un appel aux enseignants du primaire pour participer à la consultation. « Nous n'avons pas adopté les recommandations formulées en marge de la consultation nationale sur la réforme du système de l'éducation qui a eu lieu les 29, 30 et 31 mars 2012, cependant, nous avons appelé les enseignants à y prendre part », rappelle Tahar Dhaker.
Conscient de l'importance de la participation du cadre qui veille à la formation des nos élèves dans cette opération décisive, le syndicat a choisi d'y prendre part pour ne pas laisser le terrain libre à ceux qui veulent imposer leur agenda et leur projet sociétal, surtout que nombreux sont ceux qui considèrent que les anciens systèmes coupent avec l'identité arabo musulmane.