Le Temps-Agences - Israël est prêt à discuter des questions de fond pour créer un Etat palestinien, avant la tenue d'une réunion internationale à l'automne, a affirmé hier la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. "Le Premier ministre israélien Ehud Olmert m'a dit qu'il était prêt à discuter des questions fondamentales en vue de négociations prochaines pour la création d'un Etat palestinien", a déclaré Mme Rice à Ramallah, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Mme Rice avait rencontré M. Olmert à Al-Qods avant-hier soir, dans le cadre de la première visite en Israël et dans les territoires palestiniens d'un haut responsable américain depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, le 15 juin. Le Hamas a critiqué le voyage de la responsable américaine, estimant qu'elle venait "soutenir un parti palestinien contre un autre et agrandir le fossé entre les Palestiniens". Interrogée pour savoir ce sur quoi était prêt à discuter Israël, Mme Rice s'est bornée à répondre: "Je crois que le mot fondamental parle pour lui-même". "Je pense qu'il existe une volonté des deux côtés d'aller de l'avant pour parvenir à une solution de deux Etats", a-t-elle poursuivi, assurant que les Etats-Unis allaient "encourager" Arabes et Israéliens à trouver un accord. Israël s'est dit prêt lors de la visite de Mme Rice à parvenir à un accord sur le cadre d'un Etat palestinien avant une réunion internationale qui devrait se tenir à l'automne à l'appel du président américain George W. Bush. Mais Ehud Olmert s'est, jusqu'a présent, refusé à discuter avec M. Abbas des questions clés du conflit israélo-palestinien: les frontières, Al-Qods et le sort des réfugiés de 1948 exigeant, au préalable, des garanties sur la cessation des violences côté palestinien. M. Abbas a, de son côté, déclaré que les "bases" d'un accord étaient "connues": la Feuille de route, la vision de George W. Bush de deux Etats et l'initiative arabe qui prévoit la paix en échange du retrait des territoires palestiniens occupés en 1967. "Nous voulons parvenir à la création d'un Etat indépendant, à la stabilité pour notre peuple, à une économie viable et à la fin du chaos sécuritaire", a-t-il ajouté. Avant son retour aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat s'est aussi entretenue avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad d'un plan de sécurité destiné à parer toute action violente éventuelle du Hamas en Cisjordanie. Mme Rice et M. Fayyad ont ainsi signé "un accord cadre pour une assistance sécuritaire", à la suite de l'engagement de Washington de verser 86 millions de dollars pour soutenir les forces de sécurité de M. Abbas. Selon le ministre palestinien de l'Information Riyad Malki, son gouvernement entend déployer ses forces de sécurité dans l'ensemble des villes de la Cisjordanie. Mais cela "requiert une coordination avec Israël", appelé à rendre le contrôle de certaines localités aux Palestiniens, a souligné M. Malki. M. Olmert a toutefois affirmé à Mme Rice que "certaines conditions et garanties de sécurité" devaient être fournies par M. Abbas avant qu'Israël accepte de se retirer de certaines villes de Cisjordanie. Les pays arabes qui ont récemment réactivé un plan de paix avec Israël ont accueilli favorablement l'idée de conférence de l'administration américaine, en grande difficulté en Irak.