Les Rencontres internationales de musique alternative de Carthage, « Moussika w'salam » (Musique et paix) ont pris fin mercredi dernier avec le spectacle de clôture qui a réuni à l'Esplanade du Musée de Carthage, deux artistes arabes : le luthiste irakien Khayam Allami et la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran. Rappelons que Ces rencontres de musique alternative sont nées suite à une initiative du Collectif« Moussika w'salam » et du Ministère de la culture tunisien avec le soutien de l'Institut français de Tunisie. Cette manifestation qui s'est tenue du 14 au 20 juin a vu se produire des musiciens et des chanteurs arabes de renom, représentant des musiques alternatives, libres et plurielles, dont Yasmine Hamdan, Zeid Hamdan, Maryam Saleh, Badiaa Bouhrizi, Tamer Abu Ghazaleh, Neshez, Labess et d'autres encore qui ont assuré les soirées durant toute une semaine.
Le spectacle de clôture connut un grand succès de par l'assistance assez importante des mélomanes qui se sont déplacés pour voir le concert de Khayam Allami et de Kamilya Jubran qui se sont relayés sur la scène pour interpréter leurs meilleures productions. D'abord, ce fut l'Irakien Khayam Allami qui entra sur scène accompagné du percussionniste égyptien Aymen Mabrouk. Il s'adressa avec beaucoup d'ardeur au public en ces termes : « Je suis très ravi de me trouver parmi vous, en Tunisie, j'ai apprécié le climat de ce pays, ses gens, sa musique, ses traditions et sa gastronomie à tel point que je compte m'y installer pour toujours... ». Après quoi, il proposa au public des morceaux joués subtilement sur son prestigieux « oud », une compilation de sept extraits de son dernier album qui ont duré environ 50 minutes. Une bonne prestation qui s'inspire beaucoup du répertoire traditionnel égyptien et qui a été très appréciée par les assistants qui a été accueillie par des ovations du public.
Il a été suivi sur scène par la fameuse chanteuse palestinienne qui, à son tour, interpréta quelques unes de ses nouvelles chansons engagées, dont les paroles sont écrites par des poètes arabes, vivant à l'étranger, en exil. La chanteuse est bien connue du public tunisien, d'autant plus qu'elle s'est souvent produite dans des concerts en Tunisie, le dernier remonte au mois de mars 2012. Elle interpréta des chansons extraites de son dernier album paru en 2010. La première et la deuxième sont écrites par le poète irakien Fadhel Azzaoui qui vit en Allemagne. Les paroles de la troisième chanson sont attribuées à la poétesse syrienne Aïcha Arnaghout qui vit à Paris depuis longtemps ; une autre chanson du poète marocain Hassen Najmi et d'autres encore que la chanteuse a interprétées de sa voix mélancolique qui porte tous les malheurs des peuples arabes, notamment ceux du peuple palestinien qui vit depuis longtemps sous le joug de la colonisation sioniste.