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Blanc-seing aux hommes, veto aux femmes
Famille: L'après-veuvage et les secondes noces
Publié dans Le Temps le 04 - 08 - 2007

Où que vous soyez, une phrase identique, universelle pour ainsi dire est prononcée par les deux postulants au mariage en présence des représentants religieux ou civiques :
se jurer soutien et surtout fidélité à la vie, à la mort ; jouir de concert des opulences ; mais également endurer ensemble les situations difficiles et les retours possibles de manivelle...sans rouspéter ou rechigner. Sermons rarement tenus du reste, par les temps qui courent surtout volet coups durs. Mais là n'est pas le but de toute approche rationelle. Ce qu'il faut aborder, c'est le comportement de l'un des conjoints suite au décès de l'autre moitié ; comment appréhende- t- il (elle) sa nouvelle situation, son veuvage ? L'accepte-t-on avec résignation ou opte-t-on à plus ou moins brève échéance à une seconde union ? S'agissant d'un parti à l'âge avancé et devenu subitement seul, quels sont les motifs réels mais inavoués poussant un(e) jeune à convoler en justes noces avec lui ? La crainte de ses enfants et de son entourage sont-elles justifiées ou sans fondement ? L'attitude et les futures relations des enfants vis-à-vis de « l'intrus(e) » sont-elles spontanées ou empreintes de méfiance, de rejet ? Les demi-frères et sœurs éventuels(les) sont ils (elles) les bienvenus(es) ? Quel regard, quelle étiquette notre société porte-t-elle sur ces secondes noces ? Le jugement est-il le même concernant l'homme et la femme « récidivistes » ?

Ces diverses interrogations ont été posées aux différents(es) intéressés(es) : veuves, veufs, orphelins(es), demi-sœurs et frères, parents et entourage. Quoique très large, ce brassage a révélé des réponses pratiquement similaires se rapportant à chaque frange de concernés, un consensus quelque peu attendu du reste et largement en adéquation avec nos coutumes et traditions.

A quelques exceptions près, notre société ne voit pas d'un mauvais œil le remariage chapitre masculin ; elle l'encourage même. « Il faut bien qu'il y ait une femme pour essayer de bien tenir la maison, y vaquer aux exigences domestiques courantes quotidiennes, s'occuper éventuellement des enfants, et puis c'est un homme, et il a besoin physiologiquement d'une compagne, cela lui éviterait de vadrouiller à droite et à gauche, de pécher !et tout l'entourage de se mettre en quatre pour lui dégoter l'heureuse remplaçante dans les plus brefs délais ; parfois avant même la quarantaine ! Et ce indépendamment de l'âge souvent avancé du futur époux se découvrant soudain une seconde jeunesse. Le veuvage, de très courte durée, n'aura été pour lui en définitive qu'un bain de jouvence, une occasion inespérée pour recharger ses accus et se relancer à l'utopique conquête de ses lointaines années de gloire, de vitalité vouées depuis belle lurette aux oubliettes et ne constituant plus que de vagues souvenirs ! ; Une union est célébrée à la hâte, nonobstant sa calvitie naissante, ses cheveux grisonnants ou ce qu'il en reste, passant outre une cataracte bilatérale, un rhumatisme invalidant, une cardiopathie astreignante...

La femme éplorée jouit-elle de la même mansuétude, est-on aussi indulgent, compréhensif avec elle quand d'aventure elle emprunte cette même filière ? La réprobation, le refus, voire la diffamation sont généralement les seules réponses à ses souhaits. On la descend en flammes, on la traîne dans la boue sans la moindre vergogne, et tous les adjectifs infamants de lui être attribués : dévergondée, pas de bonne famille, pas « BINT ASSEL », coureuse, elle n'a pas honte à son âge (quoique souvent très jeune) de se remarier, n'est-elle pas gavée des hommes, que leur trouve-t-elle d'attrayant, etc.
Mais les vraies questions, les plus névralgiques et sensibles, personne ne veut les poser ou même les envisager, on les occulte et évite allègrement voire avec désinvolture : qui va subvenir aux besoins de cette famille décimée ; qui va encadrer les enfants, leur compenser un tant soit peu le déficit affectif énorme résultant de la perte d'un père attentionné, aimant ; une mère seule peut-elle parvenir à les protéger des aléas et des pièges de la rue ; et puis physiologiquement, pourquoi lui dénier des besoins légitimes qu'on accorde sans la moindre hésitation aux mâles ; ne serait-ce pas là une sorte de sexisme à peine voilé d'un zeste d'hypocrisie ? Le plus curieux et hallucinant dans l'affaire, on ferme les yeux sur un « ami » discret et prévenant qu'elle pourrait fréquenter, mais se remarier est une ligne rouge à ne point flirter avec !

Refus des enfants
Quant aux enfants d'un premier lit, ils sont pour la plupart contre l'intronisation dans leur sphère intime d'une tierce personne à leur disputer l'amour et l'attention du parent restant ; à les priver éventuellement même d'une miette de sa tendresse. Les demi-frères et sœurs sont rejetés en bloc par les anciens car leur donnant l'horrible impression d'être poussés vers la porte de sortie.

Quand l'intérêt prime
Ne parlons pas des « nouveaux partis jeunes » accourus appâtés uniquement par la perspective d'un héritage conséquent, alléchant, l'âge avancé du survivant l'autorisant à très brève échéance ! Ces vautours ou hyènes au jeu cousu de fil blanc sont les plus exécrés, haïs, combattus par la fratrie et ce en dépit de leur grande capacité à encaisser, à faire le dos rond, à simuler dévouement et attachement à la famille surtout en présence du riche parent vieillissant...comédie tragi-comique que ce dernier gobe et apprécie hautement, béatement malgré les avertissements émanant de rares proches téméraires et peu soucieux d'encourir sa disgrâce, ses foudres.
Un exemple véridique, récent pour corroborer nos dires : une grand-mère nantie, atteinte d'une maladie incurable, mutilée, portant ostensiblement les stigmates de la chimio et de la radio thérapie, succombe aux belles paroles mielleuses d'un professionnel désœuvré et convole en justes noces avec ce gamin à l'âge de son benjamin, lui ayant chanté la sérénade de l'amoureux éperdu se fichant comme de sa dernière liquette de leur différence d'âges et du mal impitoyable qui la ronge inexorablement. Et les vannes de s'ouvrir avec force prodigalité pour notre heureux élu calculateur au grand dam du restant de la famille : vêtements signés dernier cri, chéquier, voiture luxueuse, voyages, etc....pathétique !


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