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«Ce n'est pas aux Etats-Unis de soutenir Ennahdha, le CPR, Ettakatol ou Beji Caïd Essebsi» Fin de mission de Gordon Gray, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique
Le paysage politique dans notre pays, l'AQMI, Aymen Dhaouhiri, la liberté d'expression et l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, ont été notamment, les sujets débattus hier, avec Gordon Gray, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique en Tunisie lors de la table ronde organisée au siège de l'ambassade à l'occasion de la fin de son mandat en Tunisie. Tenue en présence des représentants des médias ainsi que des bloggeurs, la table ronde était, pour Gray, une occasion pour donner un aperçu sur les actions menées par les USA durant ces trois dernières années.
A quelques jours de son départ, l'ambassadeur américain en Tunisie a présenté les actions menées dans notre pays lors des trois dernières années et qui concernent, entre autres le soutien logistique et économique ainsi que la coopération dans le domaine de l'enseignement. Par ailleurs, Gordon Gray a donné la parole aux journalistes pour poser des questions lesquelles étaient axées sur le paysage politique en Tunisie dont le soutien de l'islam modéré, la présence de l'AQMI ainsi que la liberté d'expression.
Les réponses de l'ambassadeur étaient diplomatiques. « Nous soutenons des processus », insistait M. Gray. « Ce n'est pas à nous de soutenir Ennahdha, le CPR, Ettakatol ou Beji Caïd Essebsi », explique l'ambassadeur tout en considérant que « c'est aux Tunisiens de décider » sur ce point là. Mais « nous voulons soutenir des conditions pour permettre aux Tunisiens de choisir de façon démocratique, comme nous l'avons fait le 23 octobre », déclare M.Gray.
Pour ce qui est de la présence de l'AQMI dans la région et son impact sur la sécurité, l'ambassadeur y va directement. Il déclare que « le terrorisme qui vient de l'AQMI est une menace non seulement pour les USA mais aussi pour la Tunisie », tout en rappelant que l'armée tunisienne a joué un rôle important ces derniers jours dans le Sud en détruisant les trois camions chargés d'armes. « Les Etats-Unis d'Amérique n'ont pas joué un rôle, ce sont les militaires tunisiens qui l'ont fait », répond Gordon Gray. Toutefois, il a annoncé que des aides logistiques sont apportées à notre armée, dont les avions F5.
Répondant à la question relative aux dernières déclarations d'Aymen Dhaouahiri l'ambassadeur considère que ce dernier ne fait rien d'autre « qu'une proposition illusoire et qu'il a perdu sa crédibilité ». « Il n'a jamais été populaire », considère M.Gray.
Les libertés
Parlant de la liberté d'expression en Tunisie, l'ambassadeur considère qu'un journalisme responsable et objectif est indispensable pour la transition démocratique. Gray s'est montré optimiste par rapport à la situation en Tunisie de manière générale, tout en considérant que les libertés sont essentielles pour la démocratie et qu'il est important que le gouvernement et l'ANC jouent un rôle dans ce sens. Il a rappelé également les dénonciations prononcées à l'époque de Ben Ali et le 3 mai suite au verdict de Nessma TV.
Bilan de sécurité
Quant à la question de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, l'ambassadeur considère que « c'est une question entre la Tunisie et la Libye. Il faut que justice soit rendue », signale M. Gray. Et « il est aussi important que Mahmoudi reçoive un procès équitable », enchaîne l'ambassadeur américain.
Pour ce qui est de la sécurité M. Gray se sent « très à l'aise, très confortable ». Il annonce qu'il « a voyagé de manière personnelle » comme il « essaye d'encourager les touristes américains et autres à venir visiter la Tunisie ».
Par ailleurs, d'autres questions ont été soulevées dont les négociations en cours pour rapatrier les prisonniers tunisiens détenus à Guantanamo. A cet effet, l'Ambassadeur déclare que cela nécessite un niveau d'assurance de la part du gouvernement récepteur. Il annonce aussi que Hédi Ben Abbas secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères chargé des Affaires de l'Amérique et de l'Asie se déplacera la semaine prochaine aux Etats-Unis d'Amérique pour négocier le rapatriement des prisonniers tunisiens à Guantanamo.
Sana FARHAT «L'Aqmi est une menace pour les USA et pour la Tunisie. Mais votre armée sait comment s'y prendre» Rapatriement des détenus de Guantanamo : cela nécessite un certain niveau d'assurance de la part du gouvernement récepteur