La paisible cité banlieusarde n'est plus aussi paisible qu'elle l'a été durant de très, très longues années. La Marsa qui prêchait le calme et la sobriété a basculé en très peu de temps dans le désordre le plus total. Depuis quelques années déjà l'artère principale de la ville, celle de la Corniche qui supplante la mer où les cafés ont poussé comme des champignons n‘est plus cette allée fréquentée par les citadins de la ville pour des promenades nocturnes.
L'avenue comme se plaisent à l'appeler communément les marsois, a été vite investie par des marchands ambulants venant de partout étalant leurs marchandises à même le sol, un petit souk boumendil en quelque sorte sans que les autorités locales puissent intervenir pour empêcher un tel délabrement des lieux. Il faut reconnaître que l'ancien conseil municipal du temps de Zaba, porte l'entière responsabilité de cette déchéance, c'est qu'il était là pour servir les Trabelsi and co, alors que le délabrement de la cité était le dernier des soucis de son président et certains de ses collaborateurs.
Cet été encore, très tôt les trottoirs, la zone piétonnière du boulevard, ainsi que celle faisant face à la mosquée El Ahmadi ont été vite envahis par ces intrus qui profitent de l'absence des agents de la police municipale à la tombée de la nuit pour prendre d'assaut les lieux sans se soucier de la pollution dans toutes ses formes engendrée par leur présence laissant à leur départ des tas d'ordures et de saleté qui dégagent des odeurs nocives et insupportables.
Un spectacle absolument décevant d'une ville investie malgré la volonté de ses citoyens, par tous les corps des marchands. Du pop-corn aux sandwichs, en passant par les vêtements, les faux-bijoux, les chaussures, les parfums, les ustensiles et même une « foire du livre » tout cela à même la terre ou sur des étalages de fortune improvisés pour la circonstance. L'on se croirait dans un de ses souks hebdomadaires, mais nullement dans une ville réputée pour avoir toujours garder un cachet charmeur et des coutumes de longues dates très vite bousculées par une horde sauvage sans aucune réaction des autorités locales.