La nouvelle du sacre de notre sélection juniors en Jordanie a fait plaisir à tous les tunisiens. Nos vaillants gamins sont parvenus après un parcours pratiquement sans faute à s'octroyer d'autorité le trophée mis en jeu après avoir respectivement disputé cinq matches : Le Maroc (2-1), la Syrie (0-1), L'Irak (5-3), l'Algérie en demi-finale (3-2) et l'Arabie Saoudite en finale (4-2). Sans aller jusqu'à jouer les rabat-joies et faire la fine bouche en crachant ostensiblement dans la soupe, force est de reconnaître que cette coupe ne devrait pas nous détourner des problèmes profonds et réels dont se débattent les compétitions de nos jeunes toutes catégories confondues.
Côté jardin
Ce sacre toujours bon à prendre associé au triomphe des cadets (U17) dans la coupe arabe des nations venant à bout en final de l'Irak avec un score sans appel de (3-0) devraient être bien relativisés et ne point jouer à l'arbre cachant la forêt. Pour être très proche de la compétition des jeunes, nous pouvons affirmer sans le moindre ambages que des difficultés énormes et des carences monumentales entravent le quotidien de nos jeunes. Il est vrai que l'attention des responsables n'est braquée que sur la catégorie séniors véritable vitrine des clubs. Certes aussi bien durant leur campagne électorale que lors de leur discours d'investiture, les présidents promettent monts et merveilles avec une attention particulière à allouer aux jeunes véritable vivier du club et que de la sorte ils ne seraient plus contraints dans le futur proche de recruter de l'étranger avec des dépenses faramineuses spoliant et grevant lourdement les caisses.
Côté cours
Mais la réalité du terrain est tout autre. Il faudrait reconnaître cependant que deux écuries de la place émergent du lot et échappent de loin à cette hécatombe avec un travail très bien structuré et codifié au niveau de leurs jeunes : L'Espérance Sportive de Tunis et l'Etoile Sportive du Sahel. Pour le reste, c'est pratiquement la même chanson, du papier collé en quelque sorte. Trois voire quatre catégories essaimées aux quatre coins du terrain lors des séances d'entrainement. Un équipement désuet pour ne pas dire complètement absent avec des gamins grelottant et transis de froid l'hiver. Un matériel pédagogique aux abonnés absents avec parfois un seul ballon déformé pour toute une catégorie. Des gardiens de but livrés à eux-mêmes s'évertuant à préserver la virginité d'un camp délimité par deux grosses pierres comme au bon vieux temps dans les quartiers. Les lointains déplacements se font le jour même du match avec des joueurs rassemblés devant la mairie à 4h du matin, des coups d'envoi donnés vers 13h voire plus en pleine canicule du fait de l'occupation du terrain dès 8h du matin par d'autres rencontres. Sans oublier la qualité des entraineurs recrutés généralement à bas prix parmi les anciens joueurs du club quand ça leur arrive d'être payés, et ignorant jusqu'à comment inculquer aux jeunes les abc des notions élémentaires comment effectuer un centrage en course, un contrôle orienté, un appel –contre appel, un ballon piqué en un contre un avec le gardien adverse et succombant aux pressions étrangères... pour composer le 11 rentrant le jour du match, etc. Une hygiène de vie et alimentaire quasi inexistante. Une discipline laissant à désirer.Un suivi médical réduit à sa plus simple expression avec comme seuls remèdes le sceau et le chiffon. Question : Comment alors expliquer ces réussites à l'échelle internationales de nos sélections en dépit de tous ces aléas ? Nos techniciens y répondent .