Où est le public ? La soirée d'ouverture du Festival International de Tabarka n'était pas comme les autres soirées. C'était un échec total pour plusieurs raisons : manque de publicité, temps très chaud, ramadan, prix mal étudié et programmation de dernière minute... Le théâtre de la Basilique était quasiment vide et le public présent se comptait sur le bout des doigts. Un démarrage difficile et la direction doit faire des efforts supplémentaires pour pallier à cette faille qui nuit au prestige du festival de Tabarka.
Sur scène, la troupe marocaine, Nass el Ghiwan, qui revient à Tabarka pour la énième fois, a brillé de mille éclats ; une troupe composée de quatre musiciens /chanteurs nous a replongé avec nostalgie dans les univers musicaux soufi des grands classiques des chansons des années 70 et 80. Leur pari est d'en recréer, à quatre sur scène, toutes les chansons du premier groupe.
Muni de ses instruments (gombri, banjo, tabla et bendir), le groupe a interprété avec précision et ferveur les tubes connus dans le monde entier « Allah ya moulana », « Essinya », « El madhi fet », « Sabra et Chatila », « Ya banil insen », « Dhaiin ya larab », « Mahmouma », « Eddounia hakdha », « Y sah » et autres. Plus de deux heures de musique et de chant où on ne pouvait rester insensible à cette alliance jubilatoire.
Un concert où vous pourrez redécouvrir Nass el Ghiwan et des facettes de leur talent encore insoupçonnées avec un tour de chant d'un groupe de quarante ans qui s'est créé un univers frais, créatif et apaisant. Malheureusement, devant des gradins vides et un petit public. Quel dommage !