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Sait-on combien coûte réellement un pain ?
Consommation et équilibres budgétaires
Publié dans Le Temps le 09 - 08 - 2007

La caisse générale de compensation représente l'un des plus grands mécanismes de transferts sociaux dans le pays et ce, en soutenant les prix de nombreux produits sensibles comme les dérivés des céréales, les huiles végétales, le lait, le cahier et le livre scolaire.
- La Caisse Générale de Compensation fait face à des pressions exogènes dûes à la flambée des cours de pétrole et ceux des matières premières. Les niveaux de compensation grimpent à 542 millions de dinars pour 2007 et atteindront les 780 millions de dinars en 2008.
-Les équilibres généraux sont néanmoins maîtrisés mais il est plus que jamais vital de rationaliser la consommation.

Depuis sa création en 1970, cette caisse vise deux objectifs. Le premier consiste dans la protection du pouvoir d'achat du citoyen par la stabilisation des prix intérieurs en dépit des variations des cours sur le marché mondial. Le deuxième objectif est l'encouragement de la production nationale.
Comment ont évolué les équilibres de la Caisse Générale de Compensation ( C.G.C ) et quelles sont les principales réformes introduites pour rationaliser ses interventions ?
Sait - on exactement combien coûte réellement un pain ?
Qu'en est - il de la semoule et d'autres produits de base ?
La compensation des prix de ces produits peut - t - elle se poursuivre éternellement sans des réformes et des réajustements ponctuels ?

Les interventions de la C.G.C. durant le dixième plan ont été de l'ordre de 251 M.D. en moyenne annuellement dont 171 M.D. ( 68% ) comme subventions pour soutenir les céréales et 62 M.D. ( 25% ) pour soutenir les huiles végétales.
Les dépenses de compensation ont été de 226 M.D. en 2002, de 203,8 M.D. en 2003, de 260 M.D. en 2004, de 243 M.D. en 2005 et de 321 M.D. en 2006.
Globalement, durant la dernière décennie, il a été possible de maîtriser les dépenses de compensation et de les garder dans des limites raisonnables adaptées aux possibilités du budget de l'Etat, soit 0,7% du P.I.B.

Des alternatives trouvées
Cette maîtrise a été possible grâce à un certain nombre de réformes. Parmi les plus importantes réformes on peut citer la limitation des interventions de la Caisse aux produits de base au profit des catégories sociales à faible revenu ainsi que des catégories moyennes.
L'offre de produits compensés a été variée. Des alternatives ont été trouvées et ont été commercialisées au prix réel chaque fois où c'était possible dans l'objectif de baisser la pression sur les produits compensés à l'instar des huiles végétales de luxe.
Des aménagements progressifs ont été introduits sur les prix des produits compensés avec des mesures d'accompagnement au profit des catégories à bas revenus.
Les circuits de compensation ont été rationalisés. Une pression a été exercée pour baisser les coûts de production et de distribution des produits compensés et en améliorer la qualité.
Le contrôle de l'utilisation des produits compensés a été renforcé.
Quelles sont les incidences de l'évolution des cours internationaux sur les équilibres de la Caisse ?
Parallèlement à la flambée des cours du pétrole en 2006, les prix de la plupart des matières premières ont connu de très hausses augmentations.
Cette évolution s'explique par l'augmentation de la demande internationale surtout celle des pays asiatiques qui connaissent une croissance accélérée et une amélioration continue du pouvoir d'achat.

Recul de la production mondiale
Une partie de la production mondiale de certains produits de base a été réorientée vers la recherche de sources alternatives d'énergie, comme l'agro-énergie, le méthanol.
Un recul de la production mondiale de certains produits agricoles a été généré par les changements climatiques.
Certains pays exportateurs ont préféré accorder la priorité à leurs marchés intérieurs.
L'augmentation des prix de l'énergie a influé sur les coûts des produits industriels importés et des services de chargement maritime et aérien.
Les produits compensés dont la Tunisie importe une grande partie, ne sont pas restés à l'écart de ces augmentations. Leurs prix ont connu depuis le deuxième semestre de 2006 une augmentation continue, parfois un dédoublement.
Pour le blé tendre le volume de consommation annuelle est de 10,5 millions de quintaux. La proportion de consommation locale est de 15%, celle de l'importation est de 85%.
Pour le blé dur, la consommation annuelle est de 8,5 millions de quintaux. La proportion de production locale est de 80%, celle de l'importation est de 20%.
Le prix moyen de la tonne en dollars a été de 181 en mars 2006, de 256 en septembre 2006, de 265 en janvier 2007 et de 350 en juillet 2007.
Pour les huiles végétales, le volume de la consommation annuelle est de 175 mille tonnes totalement importées. Le coût de l'importation est passé de 944 dinars la tonne en 2005 à 1201 dinars la tonne en juillet 2007, soit une augmentation de 27%.
Quant à l'orge pour la consommation du bétail, sa consommation annuelle est de 6 millions de quintaux. Les prix moyens à l'importation n'ont pas cessé d'augmenter, en passant de 140 dollars la tonne en juin 2006 à 297 dollars en juillet 2007.

Des coûts de plus en plus élevés
En plus de l'augmentation des prix sur les marchés internationaux, les coûts de production internes ont à leur tour enregistré des hausses consécutives aux réajustements des prix de l'énergie et aux augmentations annuelles des salaires.
L'augmentation des cours internationaux et des coûts de production a fait grimper les niveaux de la compensation en 2007 à 542 millions de dinars ( sur la base des prévisions actualisées en fin juillet conformément aux prix d'achat effectifs ), soit 1,3% du PIB, contre 321 millions de dinars en 2006.
Le niveau de la compensation par article a évolué ainsi :
Pour le grand pain ( 450 gr ), le niveau de la compensation à l'unité qui était de 65 millimes en 2006 et est passé, actuellement, à 133 millimes. Le prix de vente est de 240 millimes. Pour le petit pain, la « baguette » ( 250 gr ), la compensation était de (-16) millimes en 2006 et est passée à 21 millimes actuellement, le prix de vente étant de 190 millimes.
Pour la semoule, le niveau de la compensation a été de 157 millimes en 2006. Il est actuellement de 227 millimes pour un prix de vente de 420 millimes le kg.
Pour la pâte alimentaire, le niveau de la compensation a été de 166 millimes en 2006. Il est passé à 241 millimes actuellement, pour un prix de vente public de 745 millimes le kg.
Quant à la semoule, son niveau de compensation a été de 169 millimes en 2006. Il est de 244 millimes actuellement, pour un prix de vente de 725 millimes le kg.
Pour la litre d'huile végétale en vrac, le niveau de compensation a été de 333 millimes en 2006. Il est actuellement de 504 millimes.
Le niveau actuel de la compensation du prix du grand pain et celui de la semoule approche les 55% du prix de vente public. Quant à la compensation de l'huile végétale en vrac, elle est, actuellement, d'environ 80%.
On s'attend à ce que les dépenses de compensation s'élèvent en 2008 à 780 M.D., ce qui représente le triple des fonds consacrés annuellement à la Caisse générale de Compensation.
Cette situation présente une source de profonde préoccupation pour le financement des interventions de la Caisse Générale de Compensation. Les pressions sur le budget de l'Etat sont fortes au vu de l'augmentation des prix des carburants qui ont atteint dernièrement le niveau de 78 dollars le baril du pétrole. Les besoins de financement de projets de développement inclus dans le onzième plan sont patents.
Devant cette situation et ses perspectives peu encourageantes, il est nécessaire que toutes les parties concernées prennent conscience des conséquences de ces évolutions sur les équilibres fondamentaux du pays et sa capacité de poursuivre la mobilisation de ressources nécessaires pour la consolidation de l'infrastructure de base et des équipements collectifs.
Il est impératif de limiter les déséquilibres prévisibles, en rationalisant la consommation de biens compensés et en promouvant la production nationale.


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