« Je veux tout d'abord dire au président sortant, le fils de mon ami de toujours feu Moncef Zouhir, que quelles que soient nos divergences d'opinion sur la manière de gérer le club, je respecte le travail qu'il a accompli, le temps et l'énergie qu'il a consacrés et les résultats techniques obtenus dans les différentes sections du club. L'Assemblée générale du 9 août courant est l'occasion pour les membres de communiquer, évaluer, et proposer des solutions pour préserver les acquis du club et pour l'adapter aux nouvelles exigences du sport. Je souhaite rappeler que la prestigieuse Espérance a survécu aux moments difficiles parce qu'elle a respecté ses vrais valeurs et privilégié le dialogue et la concertation. Je forme le vœu, aujourd'hui, pour nôtre assemblée générale ordinaire élective que les espérantistes sauront être à la hauteur de la civilité et de la tolérance qu'exige un débat de fonds.
Vous le savez peut être, j'ai eu l'occasion d'exprimer objectivement mes réserves, en début de saison, sur la gestion solitaire et les décisions improvisées du président du club, alors que les autres se taisaient : malgré la moisson de titres dont la Coupe de Tunisie en football, les victoires en volley ball et dans les autres sections, le prix payé par l'Espérance était trop cher : * une paralysie des comités du club * une cascade d'entraîneurs * des recrutements non ciblés * un bilan financier déficitaire * une prolifération de clans pour ne pas dire de milices * et une montée des violences. En milieu de saison beaucoup d'espérantistes ont rejoint mon appréciation et mon évaluation de la situation. Le président du club a déclaré qu'il ne renouvellerait pas sa candidature. M. Hamdi Meddeb et d'autres hommes du club, contactés ont refusé de présenter leur candidature. Nous nous sommes alors, trouvés devant un vide pour la succession du président sortant. Conscient de la situation et de l'importance de la tâche, j'ai attendu jusqu'au dernier jour fixé pour le dépôt des candidatures pour présenter la mienne. Après mure réflexion, j'ai pris mes responsabilités et préparé un plan de redressement de la situation. Je dois tout à l'Espérance, ma formation de joueur, de dirigeant, d'éducateur et de citoyen. Ma conviction est que l'Espérance n'avait pas besoin d'un président providentiel, mais d'un président rassembleur, novateur et délégateur. Bien entendu, j'ai déjà préparé des solutions pour les questions brûlantes des joueurs, des entraîneurs, mais aussi des finances (le nerf de la guerre). J'ai établi des priorités pour commencer une consultation, la plus large possible pour réformer certaines règles anachroniques qui régissent le club et dont la fâcheuse conséquence est le renforcement de la gestion ultra personnalisée du club, qui montre aujourd'hui d'une façon éloquente ses limites et ses dangers. Le véritable choix est entre la gestion solitaire et la gestion collégiale. Ma candidature, le dernier jour, a-t-elle précipité d'autres contacts ? Toujours est-il que une heure, environ, avant la clôture des dépôts, le fax de la candidature de M. Hamdi Meddeb est parvenu au secrétariat du club. Sa candidature soutenue, exigeait un choix clair et une position motivée et une décision de ma part dans l'intérêt du club. Je veux dire tout d'abord, combien j'apprécie le comportement et la personnalité de Si Hamdi qui a été joueur à l'époque où je gérais l'Espérance. J'ai eu le plaisir de le rencontrer depuis, en tant que vice président. Il jouit de mon respect et de ma considération. J'ajouterai que si la candidature de Si Hamdi était parvenue plus tôt, je ne me serai pas présenté, quelques heures avant la clôture des dépôts pour sauver la situation. Aujourd'hui, étant donné les circonstances et compte tenu de l'intérêt de mon club qui a besoin, plus que jamais de rassembler ses forces, je me désiste au profit de M. Hamdi Meddeb et ce, conformément à ma démarche de toujours ; celle de n'être mu, de la façon la plus désintéressée, que par les intérêts de mon pays et de mon club. Vive la Tunisie, vive l'Espérance. »